Ma question s'adresse à M. le secrétaire d'État chargé des transports.
Je souhaite appeler l'attention du Gouvernement sur l'enjeu que constitue le désenclavement routier du Gers. J'évoquerai plus particulièrement les travaux à engager de manière rapide et définitive sur certaines portions des deux routes nationales qui traversent le département : la RN 21, du Nord au Sud, et la RN 124, d'Est en Ouest.
Depuis de longues années, l'inaction de l'État est devenue préjudiciable. Ces deux axes cumulent des difficultés ou des retards dommageables pour le développement du territoire et la sécurité de ses habitants.
Dans le cas de la RN 21, portion de l'axe allant de Limoges aux Pyrénées, les travaux n'apparaissent clairement pas comme une priorité. Pire, sa modernisation semble de plus en plus hypothétique. Le schéma national des itinéraires de transports, le SNIT, l'a défini pour l'instant comme une desserte locale qui ne justifie pas d'aménagement par voie de concession. En février dernier, j'interrogeais déjà le prédécesseur de M. Mariani pour souligner l'intérêt d'inscrire cet axe dans le SNIT mais cette question est restée sans réponse jusqu'à présent.
En attendant, la RN 21 est utilisée chaque jour par des milliers d'automobilistes. Elle constitue un axe structurant pour plusieurs entreprises gersoises pour qui sa modernisation devient vitale. En outre, elle présente un caractère accidentogène très marqué : je pense par exemple à la traversée de Lectoure ou encore au passage de la commune de Saint-Maur. En l'espace de huit ans, cette route a connu 182 accidents ayant entraîné 36 décès et 120 blessés.
Depuis plus de trente ans, les élus locaux, rejoints par diverses associations de riverains, se mobilisent à juste raison pour exiger des avancées pour la sécurisation de cette route nationale.
Des financements ont été annoncés récemment lors d'une réunion de travail à la préfecture. Une enveloppe de 100 millions d'euros semble prévue pour améliorer la qualité de l'infrastructure à travers trente-deux actions. Autant dire que cette enveloppe est insuffisante : elle très éloignée des 30 millions nécessaires et se résume à un saupoudrage de petites opérations. Madame le secrétaire d'État, je vous le dis solennellement, ce programme de sécurité des infrastructures routières se limite à de simples opérations d'entretien.
Par ailleurs, si la mise à deux voies deux voies de la RN 124 entre Auch et Toulouse semble acquise avant la fin de cette décennie, elle ne résout en rien le problème du désenclavement de la partie ouest du département entre Auch et les Landes.