Monsieur le président, je m'associe aux propos de M. Lefait. J'ai appris hier que M. Lefèbvre avait eu un malaise et ne pouvait donc être présent ce matin. Ma question portant sur l'avenir de l'escadron de gendarmerie mobile de Narbonne, le fait que M. Lefèbvre, secrétaire d'État aux PME, à l'artisanat et au commerce, ait été chargé d'y répondre traduit peut-être une prise de conscience de la part du Gouvernement : le départ d'un escadron de gendarmerie peut avoir de lourdes conséquences sur l'économie locale Mais ma question s'adressait surtout à M. le ministre de l'intérieur.
La réduction des effectifs de la gendarmerie mobile au niveau national, annoncée à l'automne 2009, prévoit la fermeture sur deux ans, d'une quinzaine d'escadrons sur les cent vingt-trois existants. En 2010, huit casernes ont déjà été fermées selon trois critères : opérationnel, immobilier et territorial. La fermeture de sept autres casernes est prévue en 2011.
Narbonne, qui, dans un premier temps, ne figurait pas sur la liste des villes concernées, y a été rajoutée. La dissolution de l'escadron a été annoncée par les services de la préfecture, sans concertation préalable, au mois de juillet dernier. Cette décision incompréhensible, qui laisse dans l'inquiétude plus d'une centaine de familles, a suscité la réprobation des élus de tous bords et de la population, puisqu'une pétition a recueilli presque 4 000 signatures
Une telle décision est incompréhensible, car cette caserne offre plusieurs avantages majeurs. Avantage immobilier tout d'abord, puisqu'elle a été construite récemment, en 1986, et a fait l'objet, en 2009, de travaux importants de rénovation ; avantage sur le plan opérationnel ensuite, car cette caserne est très bien située, au regard des besoins de déplacement rapide des gendarmes mobiles. Narbonne est en effet le carrefour du sud, proche de plusieurs grands aéroports, et, chaque année, la région Languedoc-Roussillon a besoin de renforts.
Dissoudre l'escadron de Narbonne et abandonner sa caserne alors que des millions d'euros viennent d'y être investis irait à l'encontre des objectifs d'économie qui motivent la réduction des coûts de la gendarmerie mobile dans le cadre de la RGPP. Cette fermeture aurait également un grave impact territorial. Notre région subit en effet de manière particulièrement aiguë la crise économique, et la ville de Narbonne est victime de la régression, ces dernières années, des services publics : départ de la recette des finances, de la Banque de France, de l'Onivins, quasi-disparition des effectifs de la base aérienne et forte diminution de ceux de la SNCF.
Quelle décision a été prise quant à l'avenir de la caserne de Narbonne ?