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Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 9 décembre 2010 à 9h30
Questions orales sans débat — Plan de départs anticipés chez renault

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

La direction de Renault France vient d'annoncer un dispositif de départs anticipés à la retraite concernant 3 000 de ses salariés. Bien entendu, ce plan n'est pas un effet de la mobilisation populaire pour les retraites : c'est le dernier épisode en date de la désindustrialisation de notre pays, que le Gouvernement mène tambour battant.

Madame la ministre chargée de l'apprentissage et de la formation professionnelle, je dois dire que vous faites bien peu de cas des engagements pris par le Président de la République qui avait promis aux Français, en mars dernier, la mobilisation générale pour « enrayer le déclin de l'industrie française » ! Quel est le résultat de cette « mobilisation générale » ? 200 000 emplois supprimés dans l'industrie au cours de la seule année dernière, 500 000 entre 2000 et 2008 !

Le cas de Renault est exemplaire. Après avoir supprimé, au cours de ces cinq dernières années, 11 700 emplois en France, Carlos Ghosn récidive aujourd'hui et détruit 3 000 emplois supplémentaires, puisque ce sont des préretraites qui ne disent pas leur nom, et que ne compense aucun remplacement. De Sandouville à Douai en passant par Vénissieux ou Le Mans, ce sont donc 3 000 nouvelles familles qui vont être sacrifiées sur l'autel des revenus de M. Ghosn et des actionnaires de Renault. Ce sont 3 000 familles qui vont faire les frais des 26 % de hausse de l'action Renault en 2010.

Dois-je vous rappeler, madame la ministre, le salaire – si l'on peut encore appeler cela un salaire – de M. Ghosn en 2010 ? 8 millions d'euros, c'est-à-dire cinq siècles de SMIC !

Dois-je vous rappeler, madame la ministre, le chiffre d'affaires de Renault au premier semestre 2010 ? 19,6 milliards d'euros, en hausse de 23,1 % !

Dois-je enfin vous rappeler, madame la ministre, que l'État détient 15 % du capital de cette entreprise ?

Soutenue il y a deux ans par l'État à grands coups de milliards d'euros, l'entreprise de M. Ghosn continue de licencier en France et de délocaliser ses chaînes de production à l'étranger. La Slovénie, la Turquie, la Roumanie produisent désormais les voitures destinées au marché français. Renault profite des aides de l'État, mais pille notre pays et détruit la base de l'automobile française. L'État doit prendre ses responsabilités et mettre un terme à la politique destructrice, antisociale, anti-industrielle, antinationale menée par M. Ghosn.

Plus généralement, que comptez-vous faire pour mettre un terme à la saignée industrielle de notre pays et chez Renault en particulier pour amener M. Ghosn à la raison ? S'il n'a pas la fibre nationale, exercez au moins vos responsabilités vis-à-vis de ce sinistre personnage !

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