Je veux répondre à Jérôme Cahuzac et à Gérard Bapt. Leur discours, j'en suis sûr, est parfaitement sincère. Néanmoins, il faut être beaucoup plus nuancé à propos de l'efficacité de l'augmentation des prix, quelle que soit la substance consommée. S'agissant des jeunes, en effet, cela vaut aussi bien pour l'alcool, pour le tabac et pour les drogues, notamment celles qui se fument. Je vous invite à regarder la réalité de très près : la limitation de la consommation d'alcool dans certains cafés et bars induit de nouveaux comportements chez les jeunes ; ils vont dans les supermarchés acheter, beaucoup moins cher, des bouteilles de vodka et autres alcools forts, qu'ils boivent avant les soirées et les sorties.
Quant au tabac, je vous invite à être attentifs au fait que son prix se rapproche de celui de certaines drogues qui se fument. On assiste donc à la banalisation de ces dernières. Allez voir comment les choses se passent non seulement à la sortie des collèges et des lycées, mais aussi à l'intérieur de ces établissements. Petit à petit, nous accréditons l'idée d'une certaine équivalence entre les drogues et les cigarettes.
Enfin, puisque vous employez l'argument du dumping dans le même discours, je ne vois pas comment, en accroissant l'écart de prix entre les cigarettes et les cartouches qui s'achètent en Espagne et celles qui s'achètent en France de l'autre côté de la frontière, vous pourrez lutter contre l'augmentation exponentielle de la consommation illégale de cigarettes et du recours aux psychotropes, dont les prix se rapprochent du prix légal des tabacs.