J'abonderai bien sûr dans le sens de M. le président Cahuzac. Il est bien évident que l'absence d'harmonisation de la fiscalité applicable à un produit dont la consommation détermine autant la prévalence d'un certain nombre d'affections graves est regrettable. Il faut continuer à essayer d'agir en faveur d'une telle harmonisation, notamment au travers d'institutions comme le Parlement européen.
Cela dit, je voudrais ajouter deux éléments.
D'abord, il existe une relation directe – peut-être pas chez les adultes, en tout cas chez les jeunes – entre l'augmentation du prix et la diminution de la consommation. C'est acté, attesté par les bulletins épidémiologiques publiés lors d'augmentations notables du coût des cigarettes.
Ensuite, on assiste actuellement à une explosion du nombre de cancers du poumon chez les femmes qui ont commencé à fumer il y a quinze ans, vingt ans ou un peu plus. Le cancer du poumon est ainsi l'un des rares dont l'incidence augmente, tandis que le traitement n'aboutit qu'à un nombre encore trop limité de guérisons ou de rémissions à long terme.
Je voulais insister sur cette dimension publique, à ne pas perdre de vue lorsque l'on lutte contre un dumping qui vise certaines catégories, notamment les jeunes. Je n'évoquerai que le dumping qui cible les jeunes du tiers-monde et qui vise, par l'ajout de produits dans le tabac, à les rendre plus rapidement dépendants.