Je remercie l'ensemble de nos collègues pour leurs interventions, qui ont conforté la démarche que nous avons retenue pour mener les travaux de la mission d'information. En effet, dès le départ, nous avons pensé qu'étudier les rythmes scolaires nous conduirait à aborder les questions fondamentales du système éducatif français, telles que la formation des enseignants, l'apprentissage de la lecture, le rôle que doit jouer l'école dans la société et les rapports qu'elle doit entretenir avec les collectivités territoriales.
À M. Bernard Debré, je répondrais que les rythmes scolaires ne constituent pas la seule cause des résultats médiocres de notre système éducatif par rapport à ceux des autres pays occidentaux. Mais ils font partie de l'organisation d'un système éducatif qui a démontré son incapacité à réduire les inégalités sociales. Le rapport que nous présentons aujourd'hui a, d'ailleurs, pour objectif de faire évoluer celui-ci dans son ensemble.
Un point essentiel, qui a été évoqué dans toutes les auditions de la mission d'information et dans les interventions des différents commissaires, est celui du sens qui doit être donné à l'école. Au fond, cette question est celle du désir d'école et du plaisir d'école. Une enquête récente a révélé qu'un tiers des élèves se rendaient à l'école tous les matins avec la peur au ventre, en particulier quand ils se trouvent en situation d'échec. Il nous faut redonner le goût d'apprendre.
À cet égard, l'expérience menée depuis vingt ans par la ville d'Épinal – je remercie M. Michel Heinrich de nous y avoir accueillis – a montré l'importance du lien qui doit être créé entre les activités scolaires placées sous la direction des enseignants, et les activités périscolaires encadrées par des éducateurs. Ces dernières constituent un complément à la fois ludique et éducatif de l'école, qui peut redonner confiance aux élèves en difficulté. La piste ouverte par cette ville, qui a été pénalisée par la semaine de quatre jours, doit être explorée.
Après la publication de ce rapport, nous devrons poursuivre notre réflexion, en liaison avec la Conférence nationale sur les rythmes scolaires, car il présente une série de pistes d'évolution du système scolaire, sur lesquelles nous devons avancer, bien que la mission d'information soit « administrativement » terminée.
Le rapport contient des orientations qui pourraient immédiatement être mises en oeuvre, telle que la généralisation des cycles à l'école élémentaire qui, je le rappelle, devrait déjà être effective en vertu de la loi. De même, le redoublement devrait être interdit compte tenu de l'instauration des cycles. Enfin, les pauses méridiennes quotidiennes devraient durer au moins une heure et demie.