Ce rapport a le mérite de faire le point sur la situation actuelle des rythmes scolaires. Sans prétendre apporter de solutions très novatrices, il place à juste titre l'élève au coeur du dispositif scolaire.
Ma première observation portera sur la formation des enseignants, en particulier face à l'évolution des élèves. La formation reste en effet trop générale et ne fait pas assez place à la psychologie de l'enfant, du préadolescent et de l'adolescent. J'ai moi-même bénéficié de la formation de professeur d'éducation physique et sportive qui prend en compte cette mise en situation de l'enseignant et la gestion de groupes d'élèves. S'agissant des emplois du temps, il convient sans doute de rappeler que leur élaboration dans un établissement scolaire prend en compte d'abord les attentes des enseignants puis les locaux disponibles en lien avec les options pratiquées et enfin, seulement, les élèves et la classe. Il est nécessaire de revoir cette façon de procéder.
Ma seconde observation porte sur la santé de l'élève, conditionnée en particulier par la pratique sportive, importante pour sa bonne évolution, pour sa sensibilisation au goût de l'effort et la lutte contre l'obésité. La place prépondérante de l'informatique dans le quotidien de l'élève l'éloigne du sport qui lui est pourtant si nécessaire. Quelle est la place de l'Union nationale du sport scolaire au collège et au lycée face aux contraintes d'emploi du temps ?
Ma troisième observation concerne l'orientation. Il me semble qu'a été évoqué un peu rapidement le lien entre l'école, le monde scolaire et l'entreprise en général. La seule sensibilisation à l'entreprise ne commence qu'en Quatrième et de façon très superficielle. Elle est à peine confortée en Troisième. Les élèves n'acquièrent donc pas le goût de l'entreprise, la volonté de créer et de se lancer.
Ma quatrième observation porte sur les zones de concertation, qui doit se faire, si j'en crois mon expérience, au niveau d'un territoire qui regroupe écoles maternelles et primaires, collèges et lycées. C'est le lieu naturel de l'échange, de la concertation et de la mutualisation pour développer des stratégies de bassin de vie intéressantes, dans l'intérêt même des élèves.
L'école doit évoluer ; elle est aujourd'hui à côté de la cité : un établissement scolaire est ainsi fermé de 17 heures jusqu'au lendemain et pendant les vacances. Or il faut s'habituer à faire entrer l'école au coeur de la cité, comme aux États-Unis, où elle est un lieu de vie et de rencontres intergénérationnelles important. Cette préoccupation doit guider nos politiques au sein des territoires.