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Intervention de Michel Françaix

Réunion du 8 décembre 2010 à 10h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Françaix :

Au nom du groupe SRC, je salue l'excellent rapport qui nous a été présenté et nous aidera à mener notre réflexion. Je me réjouis qu'il n'ait pas cherché à présenter de « petites recettes » au détriment d'une vision complète du problème.

Nous sommes d'accord sur un certain nombre de points : la journée scolaire est excessive ; il est nécessaire de revenir sur la semaine de quatre jours ; il semble pertinent de maintenir un certain centralisme dans la détermination des rythmes de vie scolaire tout en préservant une souplesse d'application au niveau local ; enfin, le redoublement n'est à l'évidence pas la bonne formule. Ces points d'accord sont-ils suffisants pour aborder l'avenir ? Aucun des deux rapporteurs ne semble le penser.

Je suis inquiet sur un point : je crains qu'on n'oppose au besoin d'adopter certaines mesures la nécessité qu'il y aurait de prendre du temps et en particulier d'attendre l'élection présidentielle. Certes, cet argument vaut pour la réflexion à mener sur le métier d'enseignant, mais les récents résultats de l'enquête PISA nous interdisent de temporiser : les inégalités scolaires se creusent, le taux d'élèves en difficulté est passé en trois ans de 15 % à 20 %. Cela montre que quelques mesures doivent être rapidement prises. Nos collègues de la majorité devront sans doute en persuader le ministre de l'éducation nationale qui semble considérer que rien n'a changé, la France se situant dans la moyenne de l'OCDE. Mais tel n'est pas le cas : la situation de la France s'est dégradée. Deux ou trois points devront être traités rapidement. Les autres nécessiteront un travail de synthèse approfondi pour parvenir à un accord.

L'exception française est criante : dans notre pays, l'année scolaire compte 144 jours d'enseignement pour 902 à 926 heures d'instruction obligatoire en moyenne. Cela ne peut perdurer. C'est pourquoi j'insiste sur la nécessité de prendre quelques mesures qui pourraient sembler symboliques mais dont les conséquences seraient, en réalité, importantes et qui ne peuvent attendre l'élection présidentielle. La France en est arrivée à un point où l'on doit tirer le signal d'alarme. Nous venons de perdre trois ans. Nous ne pouvons en perdre trois de plus.

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