Nous connaissons la limite de nos pouvoirs ici. Il faut donc toujours faire de la pédagogie pour que les gens qui nous regardent comprennent les enjeux.
Chacun a pu entendre les propos de M. Charles-Amédée de Courson ou de Louis Giscard d'Estaing, qui se demandent pourquoi le Gouvernement ne va pas jusqu'à la transparence totale. Nous pourrions ajouter : pourquoi, après avoir étudié un texte pendant quatre ans, le « fourgue »-t-il en douce, à l'esbroufe, dans un projet de loi de finances rectificative ? C'est très simple : toute la politique du Gouvernement est dans cet article. Il s'agit de beurrer la tartine des privilégiés, mais sans que cela se sache ! (Exclamations sur les bancs des groupes UMP et NC.)
Je le dis à Charles-Amédée de Courson : les Français vont reprendre la Bastille. (Rires et exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Vous qui êtes les fondés de pouvoir des privilégiés, vous ne le souhaitez pas ! Certains d'entre vous sont cependant de vrais républicains et sont choqués par certaines choses : ils voudraient que l'État fonctionne mieux, avec un minimum de transparence et de respect des parlementaires.
Je précise tout cela pour les gens qui nous regardent et ne doivent plus rien y comprendre. M. de Courson, M. Giscard d'Estaing, le Gouvernement, c'est pourtant la même farine. Après vous être opposés avec des trémolos dans la voix, chers collègues, vous finissez toujours par vous coucher devant le Gouvernement ! (Protestations sur les bancs du groupe UMP.) Nous nous rappelons les feuilles roses du projet de loi de finances initiale. (Exclamations sur les bancs des groupes UMP et NC.) Ne protestez pas : c'est la vérité ! Mais vous n'aimez pas que l'on vous tende le miroir dans lequel vous vous voyez comme vous êtes, avec toutes les turpitudes que vous couvrez !
J'approuve les propos de Pierre-Alain Muet sur la tunnellisation. Il s'agit de moraliser et de rendre cohérent. Ce n'est pas que tout cela ne mérite inventaire, mais nous nous y remettrons, chers collègues, quand une partie d'entre vous ne sera plus sur ces bancs, en 2012. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)