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Intervention de Jean-Marc Ayrault

Réunion du 19 décembre 2007 à 15h00
Pouvoir d'achat — Rappels au règlement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marc Ayrault :

Mesdames et messieurs les députés de la majorité, la manière dont nous travaillons ici n'est pas de nature à donner confiance dans le cadre du débat sur les réformes institutionnelles que le Président de la République et le Gouvernement appellent de leurs voeux. Il faut d'abord commencer par être exemplaires, maintenant, à l'Assemblée nationale !

Ce que vient de dire le président de la commission des affaires sociales, manifestant une vraie inquiétude que je partage et que nous sommes nombreux sur ces bancs à partager, en tout cas à gauche, révèle aussi la manière dont vous travaillez et travaille la majorité ! Introduire un amendement de dernière minute, voté par le Sénat, pour modifier les conditions de travail de nombreuses professions et changer la vie de centaines de milliers de salariés du commerce sans qu'ils aient le choix est inadmissible ! Vous ne pouvez pas continuer à traiter l'Assemblée nationale de cette façon. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)

C'est une question de fond ! Monsieur le ministre, nous attendons sur ce point précis une prise de position. Une proposition vous a été faite par la voie d'un amendement. Vous en avez l'entière responsabilité, la seule responsabilité, et nous attendons des résultats concrets.

Au-delà, deux autres exemples montrent à quel point nous demandons que l'opposition soit respectée. Que n'avons-nous entendu ici ?

M. Lefebvre nous a traités de démagogues. La gauche demande des prélèvements exceptionnels sur les profits des compagnies pétrolières ; il nous est alors répondu que nous sommes des irresponsables, que nous n'avons aucun sens de la réalité économique, parce que ces entreprises ont besoin d'argent pour investir ! Or voilà que vous-même – modestement, à la marge, c'est vrai – avez fini par bouger ! Alors, s'il vous plaît, un peu de respect !

Deuxième exemple : nous avons, ici, mené une bataille avec détermination pour dire que vous alliez commettre une injustice grave au détriment des plus modestes, en particulier des plus de soixante-cinq ans, avec la fin de l'exonération de la redevance télévision. Démagogue, franchement irresponsable, la gauche, nous a-t-on répondu ! Or voilà que l'Élysée envoie l'ordre au groupe UMP de déposer un amendement, non pas pour revenir en arrière, mais simplement pour proroger d'un an l'exonération !

Nous avons mené une bataille et ne sommes pas des démagogues : comme vous, nous sommes des représentants du peuple français et, sur bien des points, nous avons raison. Et aujourd'hui, si vous avez tant de difficultés, comme vous l'avez démontré hier, c'est que vous êtes dans l'improvisation, parce que les décisions prises en juillet vous plombent, diminuent vos marges de manoeuvre et pénalisent les Français.

Quant à l'ouverture des magasins d'ameublement le dimanche, l'exemple est venu de Mme Lagarde, ici, à cette tribune, qui a dit clairement au mois de juillet : oui, il faut travailler tous les dimanches ! Face à de telles consignes, un certain nombre de députés ou de sénateurs zélés sont prêts à suivre, mais j'aimerais bien que cela aille dans le bon sens.

Cette fois-ci, monsieur le ministre, vous avez le devoir de nous répondre : j'attends, comme tous les députés ici présents, que vous le fassiez maintenant. Une question vous a été posée et j'espère que nous serons rassurés. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)

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