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Intervention de Annick Girardin

Réunion du 30 novembre 2010 à 15h00
Questions au gouvernement — Remaniement : compétence sur le secteur de la mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnick Girardin :

Ma question s'adresse à M. le Premier ministre qui, il y a tout juste un an, aux cinquièmes assises de l'économie de la mer à Brest, affirmait, devant l'ensemble des décideurs politiques et économiques de la mer et du littoral, qu'il croyait en la destinée maritime de la France.

Cette destinée maritime, c'est celle qu'on aurait pu penser toute tracée par les engagements du Grenelle de la mer, repris dans le Livre Bleu et mis en oeuvre par les comités opérationnels. Pourtant, il y a moins d'une semaine, dans ce même hémicycle, lorsque le Premier ministre a, lors de son discours de politique générale, dressé une liste des « atouts » de la France pour l'avenir, pas une seule fois il n'a cité la mer et son énorme potentiel.

Au cours de cette même allocution, il a qualifié la France de « point ardent dans la géographie du monde ». Je rappelle qu'avec ses outre-mer, la France est riche de multiples points ardents, présents sur tous les océans du globe, un atout incontestable pour assurer à notre pays une place au premier rang économique et politique à l'échelle planétaire, dans ce XXIe siècle qui sera – nous sommes nombreux à le penser sur tous les bancs – celui de la mer.

Enfin, comme pour confirmer ce désintérêt pour le secteur maritime, le récent remaniement du Gouvernement a fait disparaître toute référence à la mer dans les intitulés ministériels : à peine la retrouve-t-on en marge du décret d'attribution sorti la semaine dernière.

En tant qu'élue d'un territoire maritime, membre du groupe d'études « Mer, pêche et souveraineté maritime » de l'Assemblée nationale, je fais part au Gouvernement de ma déception et de mon haut degré d'inquiétude. Je m'interroge sur le message que pourra transmettre ce soir, au nom du Premier ministre, Mme la ministre de l'écologie aux acteurs de l'économie de la mer, réunis en assises à Toulon, qui s'investissent tous les jours dans ce grand défi maritime, lequel devrait constituer un enjeu stratégique majeur pour la France.

J'aimerais savoir si le Premier ministre a décidé d'abandonner les ambitions maritimes pour la France qu'il affichait il y a un an à Brest. Ces désengagements successifs signifient-ils que le Gouvernement, aujourd'hui, tourne le dos à la mer ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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