Vous n'êtes jamais très loin du pouvoir, monsieur Attali, mais on ne saurait vous en faire grief : on peut dire que vous vous mettez toujours au service de la France.
Vous avez indiqué que les responsables politiques ne disaient pas suffisamment la vérité. On assiste aujourd'hui à un choc sociétal, comme le montrent les manifestations actuelles. La France paie ses choix du passé : l'avancement de l'âge du départ à la retraite au début des années 1980, puis la réduction du temps de travail à la fin des années 1990. Il faut maintenant expliquer aux Français qu'ils devront travailler davantage et plus longtemps.
Que pensez-vous de la proposition qui consisterait à revenir à un horaire de 39 heures par semaine entre 20 et 55 ans, quand on est dans la force de l'âge, et à bénéficier ensuite d'un certain nombre d'aménagements ?
Vous avez évoqué la TVA sociale, pour laquelle je milite en disciple de Jean Arthuis. Pouvez-vous nous donner quelques pistes pour avancer rapidement en ce sens ? Il ne faudrait pas attendre les prochaines élections présidentielles.
Jean Gaubert a fait état de tensions dans les entreprises. Je suis convaincu qu'elles se sont accrues du fait de la réduction du temps de travail hebdomadaire. En tant qu'artisan, au plan théorique, des réformes que nous avons connues dans ce domaine, que pensez-vous de cette analyse ?