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Intervention de Jean Gaubert

Réunion du 19 octobre 2010 à 17h45
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Gaubert :

Nous n'avons pa eu pas eu le temps de prendre connaissance de l'intégralité du rapport mais il me semble qu'un certain nombre d'éléments vont dans le sens de nos propres interrogations.

À propos de la dette, je ne voudrais pas noircir le tableau, mais j'observe que vous raisonnez à taux d'intérêt constants. Or, un point d'augmentation des taux d'intérêt représente un surcoût d'environ 15 milliards d'euros pour le service de la dette.

Pour revenir sur la notion de consensus, je pense que l'acquis de cette crise est d'avoir permis à notre génération de comprendre qu'elle devra payer une partie de la dette. Elle avait tendance à penser, jusqu'à présent, que cette responsabilité reviendrait à la génération suivante. Or, le mur s'est rapproché à une vitesse extraordinaire, d'autant plus vite que des imprudences ont été commises depuis trois ans en matière de fiscalité sans qu'aucun des bénéfices attendus ait été engrangé.

Les atouts de notre pays sont cités dans le rapport – je n'y reviens pas, mais il est important d'en avoir conscience.

Il me semble qu'il faudrait s'interroger, notamment chez les managers, sur la souffrance au travail, aujourd'hui beaucoup plus grande en France que dans d'autres pays. A titre personnel, je doute fort que le management par le stress ait un quelconque effet positif sur l'économie.

Une autre majorité a déjà essayé de mettre les allocations familiales sous condition de ressources : cela lui a valu une manifestation allant exceptionnellement de Passy aux Invalides ! La majorité de l'époque n'a pas été assez forte pour imposer cette mesure, mais il va falloir s'y résoudre. On ne pourra pas tout demander à ceux qui n'ont déjà pas beaucoup.

Si la jeunesse est en ce moment dans la rue, ce n'est sans doute pas tant à cause des retraites qu'en raison de ses inquiétudes concernant l'avenir. Il faudra y répondre, notamment en désendettant le pays. En outre, il faudra à la fois être capable de faire confiance à la jeunesse et cesser de lui adresser des messages contradictoires : quand on dit qu'il faudra travailler plus longtemps, les jeunes comprennent qu'il n'y aura pas de place pour eux.

Il existe un certain nombre de consensus, mais je n'y reviens pas. Ce que vous dites à propos de la valeur environnementale me semble en particulier très juste. Il faudra travailler sur cette question.

Nous devrons aussi nous interroger sur notre rapport à l'ambition européenne : il est très difficile, dans l'Europe intégrée que nous connaissons, de mener des stratégies purement nationales. Quelles pourraient être les ambitions européennes, selon vous, et que pourrions-nous faire au plan français ?

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