Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, comment rester indifférent à ce texte, que je qualifierai d'indispensable et opportun, bien qu'insuffisant ?
Comment y rester indifférent, lorsque l'on est citoyen, a fortiori lorsque l'on est député d'un pays doté du deuxième territoire maritime mondial sous souveraineté avec 11 millions de kilomètres carrés, soit presque vingt fois plus que notre territoire terrestre ?
Comment ne pas voir le danger de la piraterie pour toute l'économie de notre planète lorsque l'on sait que quasiment 90 % du transport mondial de marchandises se fait par voie maritime ?
Comment pourrais-je y rester indifférent, alors que les thoniers senneurs français sont à plus de 90 % de Concarneau, ce port breton dont je suis le député, et que leur activité, en particulier dans l'océan Indien, se trouve hypothéquée, bridée, gênée par la piraterie qui y sévit. Ils ont d'ailleurs été victimes, à maintes reprises, d'attaques vaines, mais dangereuses, et les conditions d'exploitation de la pêche de thon à la senne sont rendues difficiles de ce fait ?
Comment pourrais-je ignorer ce qui se passe là-bas, alors que le président du groupe d'amitié France-Seychelles que je suis sait que ce pays souffre, mais réagit à la pression mise par la piraterie dans toutes ses eaux et autour des nombreuses îles sous souveraineté seychelloise ?
Comment pourrais-je ne pas regarder, suivre, connaître, avec inquiétude ce qui se passe dans cette zone du monde, alors que j'ai été, il y a fort longtemps certes, commissaire de la marine pour l'océan Indien, c'est-à-dire aussi conseiller juridique de la marine nationale dans ce secteur ?