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Intervention de Yves Meyer

Réunion du 17 novembre 2010 à 16h15
Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques

Yves Meyer, lauréat du prix Gauss :

J'étais un littéraire par une sorte de convention, la même qui joue aujourd'hui en faveur du règne des mathématiques. Je suis né en 1939 et, pour tous les gens de ma génération, la filière littéraire était celle qui regroupait les bons élèves. De telles traditions étaient encore plus pesantes à Tunis, où nous étions en retard sur la métropole. Au lycée Carnot de Tunis, les bons élèves allaient en section A ou AB, faute de candidats pour le grec. J'ai donc étudié le latin et le grec, j'ai adoré, et ce penchant, cette passion pour les lettres occupe encore la moitié de mon temps et de mon activité. Ainsi, je connais presque par coeur Les Essais de Montaigne, ce qui peut paraître étrange pour un mathématicien.

Quant à la révélation des mathématiques, je l'ai eue au lycée, grâce à des enseignants. Lorsque le président Clinton, un peu comme vous aujourd'hui, a réuni des prix Nobel afin de réfléchir à une réforme de l'enseignement des sciences dans les colleges universitaires, quelqu'un a demandé aux personnes invitées quand leur était venu leur goût pour les sciences et tous ont eu la même réponse : à peu près au niveau de la troisième ou de la seconde. Beaucoup plus que par tradition familiale, c'est au lycée que se construit l'intérêt pour les sciences et le talent pour les mathématiques. En ce qui me concerne, ce goût m'a été inspiré par mes professeurs de lycée, absolument sublimes. C'est la raison pour laquelle, l'agrégation en poche, mon premier souci a été d'enseigner dans le second degré. Pour moi, transmettre le savoir était la plus belle des choses. J'ai donc entamé ma carrière et appris le métier en enseignant pendant trois ans dans des lycées et collèges.

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