Certes, mais ce phénomène est plutôt sensible au lycée. Je parlais de l'enseignement primaire, où nombre d'enseignants ne sont pas du tout formés en mathématiques. C'est seulement à partir du collège que des enseignements diversifiés sont dispensés. En primaire, le problème consiste plutôt à éveiller la curiosité scientifique des enseignants. Mais l'enseignement au collège mérite aussi une rénovation.
Par ailleurs, les enseignants du lycée Lakanal, avec lesquels je travaille la main dans la main, m'ont signalé – je fais passer le message, bien que vous ne m'ayez pas interrogé à ce propos – que l'allégement du programme de mathématiques en première scientifique et son alourdissement en terminale étaient déraisonnables du point de vue pédagogique. En effet, les vérités mathématiques sont éternelles et leur enseignement est cumulatif, les connaissances progressent à travers les âges. Le fait de renforcer le caractère indifférencié de la première et de mettre le paquet en terminale entraîne une indigestion. L'Académie des sciences s'apprête d'ailleurs à transmettre au ministre de l'éducation, Luc Chatel, un texte à ce sujet.