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Intervention de Claude Birraux

Réunion du 17 novembre 2010 à 16h15
Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClaude Birraux, président :

L'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) a l'honneur de recevoir aujourd'hui les lauréats français de la médaille Fields, M. Cédric Villani et M. Ngo Bao Chau, ainsi que le lauréat du prix Gauss, M. Yves Meyer.

Symboles de l'excellence de l'école française de mathématiques, dont la réputation et le rayonnement international font la fierté de tous les citoyens de notre pays, vous avez tout à l'heure été reçus, messieurs, par le président de l'Assemblée nationale puis salués en séance publique, hommage réservé d'ordinaire aux délégations étrangères. Quant aux distinctions que vous avez reçues, elles marquent la reconnaissance de la communauté internationale des mathématiciens pour des travaux d'une qualité exceptionnelle.

Le niveau et la qualité de l'enseignement des mathématiques en France viennent sans nul doute de son héritage scientifique, légué notamment par un groupe d'anciens élèves de l'École normale supérieure (ENS), dont la volonté de rédiger un traité a abouti à l'oeuvre géniale et toujours inachevée du mathématicien imaginaire Nicolas Bourbaki, caractérisée par une exigence de rigueur, dans la droite lignée cartésienne.

Mais le système éducatif français se singularise aussi par l'existence d'un concours général dès le lycée, par la distinction qu'il opère entre grandes écoles et formations universitaires, et par les ENS, qui sélectionnent les meilleurs élèves de chaque discipline puis leur offrent des conditions d'études stimulantes et un encadrement exceptionnel pour les orienter vers le monde de l'enseignement et de la recherche.

La communauté scientifique, particulièrement celle des mathématiques, ne connaissant pas de frontières, il est primordial d'ouvrir au plus tôt les étudiants aux expériences internationales afin qu'ils deviennent des chercheurs pouvant interagir facilement avec leurs homologues étrangers. Cette ouverture permet aussi de comparer les différents systèmes de recherche.

Le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), institution sans équivalent à l'étranger, nous est envié par nombre de pays. Néanmoins, tous les laboratoires ne sont pas directement rattachés aux universités, ce qui réduit d'autant le prestige de celles-ci et les désavantage dans les classements internationaux, dont les critères sont peu adaptés au système universitaire français. J'ajoute que la taille d'un établissement n'est pas toujours gage de qualité : le Massachusetts Institute of Technology (MIT), qui accueille 6 000 étudiants, figure parmi les cinq premières places dans toutes les disciplines, tandis que l'université de Genève, avec ses 14 000 étudiants, occupe la trente et unième place.

Le financement de la recherche fondamentale est principalement public en France alors qu'il est souvent mixte aux États-Unis. Est-ce aussi le cas en mathématiques fondamentales ? Il est dommage que peu d'entreprises, faute d'applications immédiates à la clé, valorisent la connaissance scientifique, la beauté de la découverte ou l'esthétique d'une démonstration.

Selon vous, quelles sont les raisons du succès de la France dans les mathématiques ? Que pensez-vous du système éducatif français ? D'où vient la réussite française dans ce domaine ? Au cours de vos études, avez-vous pu bénéficier facilement d'expériences internationales ? À l'étranger, quel avis est porté sur la qualité des laboratoires et des universités français, et, en France, quel avis est porté sur la qualité des laboratoires et des universités étrangers ? Comment la distinction entre grandes écoles et universités est-elle comprise ? Vous arrive-t-il d'interagir avec des entreprises privées ?

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