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Intervention de Jean-Louis Bianco

Réunion du 17 novembre 2010 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Bianco :

Quel rôle l'Iran joue-t-il au Liban ? Quel est votre sentiment sur les liens entre l'Iran et le Hezbollah ?

Général Michel Aoun. La signature d'un accord en matière de défense n'a rien de nouveau : ce n'est que le renouvellement de ce qui se fait depuis très longtemps. Cela me paraît très normal.

Le Hezbollah n'est pas une formation supra-militaire à l'intérieur du pays. Il s'est constitué en réplique à l'invasion israélienne de 1982, ce qui est conforme à la Charte des Nations unies – tout peuple a le droit de libérer son territoire occupé. Aujourd'hui, l'armée libanaise n'est pas en mesure de contrôler la situation. Quant à Israël, il ne se montre pas disposé à trouver un compromis permettant de diminuer la présence armée du Hezbollah. Au contraire, il continue à faire des déclarations agressives, ainsi que des manoeuvres annuelles « contre le Liban, la Syrie et l'Iran » donnant l'impression qu'il s'agit d'un front uni – alors que l'Iran est à 3 000 kilomètres du Liban et que les Iraniens parlent le persan, tandis que nous parlons l'arabe… Je puis vous assurer que pendant la guerre de juillet 2006, il n'y avait aucun Iranien sur le territoire libanais, ni aucun Syrien. Malheureusement, l'opinion publique internationale a été intoxiquée par la presse à ce sujet ; je souhaite qu'une enquête soit menée par une commission internationale. Quant à l'arrivée d'armes, elle peut se faire par la mer. Des marchands d'armes peuvent en apporter de Chine, de Russie ou d'autres pays, directement ou indirectement. Dans le conflit avec Israël, le problème à résoudre n'est pas celui des armes, mais celui de l'occupation et du rejet de 500 000 Palestiniens sur le territoire libanais – mais on essaie toujours d'escamoter les vraies raisons du conflit.

L'Iran n'est pas politiquement présent au Liban. Il aide ouvertement la résistance – cette guerre du pauvre contre le riche, du faible contre le fort –, mais n'a pas d'influence politique. Il a aussi apporté son aide pour restaurer les églises, les écoles, les routes au Sud-Liban après la guerre, et les Libanais ne l'oublient pas. C'est pour cette raison que le président Ahmadinejad a été acclamé au Liban, et non pour ses déclarations tonitruantes. Il profère beaucoup de menaces, mais il n'a jamais fait de tort à personne. D'autres pays parlent de la paix, mais ils ont commis des crimes contre l'humanité et mené une guerre d'épuration en Palestine – Gaza est un prototype en matière de massacres. Il ne faut pas confondre la réalité et ce qui ressort d'une intoxication médiatique.

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