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Intervention de Catherine Bréchignac

Réunion du 17 novembre 2010 à 9h15
Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire

Catherine Bréchignac, présidente du Haut Conseil des biotechnologies :

Monsieur Le Déaut, vous savez que l'évolution de l'humanité a fait de nous tous des OGM « naturels ». Ce qui change aujourd'hui, et qui pose un problème éthique crucial, est que nous sommes désormais en mesure d'influer sur notre propre évolution. Comme en tout, seul l'excès est dangereux. Nous pratiquons donc la mesure du risque au cas par cas.

Le GIEC n'est pas une institution scientifique, mais un organisme qui permet de faire le lien entre scientifiques et décideurs politiques. C'est d'ailleurs en cela qu'il est très utile.

Madame Gaillard, alors que les opinions des membres du CEES sont, par nature, tranchées et divergentes, les scientifiques du CS doivent évoluer dans une zone grise mal définie, comprise entre les différentes certitudes que la science est parvenue à établir. Il faut avoir le courage de reconnaître que la science ne peut pas toujours savoir si une biotechnologie est dangereuse. Et il faut le faire comprendre à la société, ce qui n'est pas une mince affaire.

Monsieur Lang, ce n'est pas un hasard si le HCB a été dissocié en deux comités. Certes, la partie scientifique constitue le coeur du savoir. Ainsi, si vous voulez vous baser uniquement sur les connaissances scientifiques, vous pouvez ne prendre connaissance que de l'avis du CS. Quant à la composition du CEES, il vous incombe, en nommant les membres représentant le Parlement, de respecter un équilibre ou, au contraire, de donner une coloration spécifique au comité, et la tonalité des recommandations en sera transformée. Si l'on peut s'interroger sur la représentativité des associations, il n'en reste pas moins que leurs membres siégeant au CEES permettent de mieux connaître l'acceptabilité sociale des biotechnologies.

Monsieur Plisson, il me déplaît d'entendre dire que certains membres du CS sont suspects. Pour autant, cela pose la question, essentielle, des conflits d'intérêts. Ceux-là sont presque inévitables pour des experts reconnus ; ils sont systématiques chez les membres du CEES, parties prenantes. L'important est d'être transparent : nous avons accompli un pas déterminant en demandant à nos membres de signaler tous les conflits d'intérêts qui les concernent. Lorsque le conflit est patent lors d'un débat, la personne est priée de sortir de la salle.

Faire en sorte que le Haut Conseil fonctionne et que ses membres travaillent ensemble était une gageure. Je peux vous assurer que la séance plénière qui s'est tenue après l'arrachage de vignes à Colmar a été houleuse. Mais les membres sont revenus et ont repris leur collaboration, ce qui est un succès en soi. Chacun d'entre nous a à coeur de démontrer que nous pouvons avancer grâce à la science et à l'acceptabilité de la société.

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