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Intervention de Michel Françaix

Réunion du 18 novembre 2010 à 9h30
Indépendance des rédactions — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Françaix :

Oublié, démodé, le pluralisme des quotidiens d'information politique et générale, dont on avait pourtant fait un objectif à valeur constitutionnelle ! J'assume pour ma part le fait d'être démodé, et banal de surcroît. On ne répétera jamais assez en effet que la presse n'est pas un produit comme les autres, qu'il faut tenir compte de ses caractères spécifiques et que chaque pays d'Europe doit conserver une presse vivante, avec sa personnalité et ses diversités.

La presse est un élément constitutif de l'identité culturelle et nationale, et il faut être attentif à ce que le grand marché européen ne se fasse pas au détriment des principes qui gouvernent et garantissent la liberté de la presse.

Je ne suis pas un doux rêveur. Je ne confonds pas l'indépendance des journaux avec la sanctuarisation des rédactions. Mais comment ne pas voir que la séparation des pouvoirs entre éditeurs et rédacteurs facilite l'indépendance des titres ?

Les journaux sont un bien matériel et immatériel à la fois. Que le bien matériel appartienne aux actionnaires, cela va de soi. Le bien immatériel, lui, justifie les aides d'un milliard, que les patrons de presse qualifient d'aide au lecteur. Et puisque c'est une aide au lecteur, ce dernier ne doit pas être victime d'un détournement de la vérité.

C'est en encourageant cette création et en confortant les éditeurs indépendants dans leurs moyens de développement que l'on favorisera une offre plurielle. Mais tout ce qui renforcera l'indépendance des rédactions constituera dès à présent une avancée significative.

Vous parliez des chartes qui fonctionnent, monsieur le ministre : elles ont toujours été le fait de sociétés de rédacteurs ou de journalistes qui constituaient un contre-pouvoir à l'entreprise. Aussi suis-je confiant : en y réfléchissant bien, vous comprendrez que ce texte va dans le sens de davantage de démocratie et de l'épanouissement de l'écrit. Après nous avoir tous écoutés, je ne doute pas que vous reviendrez sur votre position. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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