Ma question s'adresse à M. le Premier ministre. Plus de trois ans après le début de la crise économique la plus grave de l'histoire du monde occidental, rien ne nous permet encore d'en entrevoir l'issue.
Ni les déséquilibres structurels des balances des paiements courants, ni la divergence croissante des revenus du capital et du travail, ni le chaos du système monétaire international n'ont fait l'objet à ce jour d'une prise en compte sérieuse, encore moins d'un début de solution de la part de la communauté internationale.
Malgré tout ce qui a été fait, les appels de fonds publics destinés à sauver certaines banques de la faillite continuent à affluer dans le monde et en Europe, tandis qu'aucun État ne semble véritablement à l'abri de l'insolvabilité, pas même l'Allemagne, avec certains de ses Länder plus lourdement déficitaires que l'État de Californie et certaines de ses banques commerciales plombées par un risque d'« illiquidité » qui avoisine le millier de milliard d'euros.
Dans ces conditions, les observateurs les plus optimistes prévoient un net ralentissement d'une croissance déjà bien faible dans les pays occidentaux et l'accélération du phénomène qui conduit inéluctablement l'Asie de l'émergence économique à la domination planétaire.
Les plus réalistes redoutent la multiplication des crises de confiance dans un monde où la solvabilité des États dépend étroitement des marchés financiers.
En 2007, on nous disait ici que la France ne serait pas affectée par une crise exclusivement américaine. En octobre 2008, on nous affirmait courageusement que le risque systémique avait disparu. Il y a deux ans, presque jour pour jour, répondant à ma question, le Gouvernement prévoyait que le G20 allait aboutir dans un délai de deux ans à une sorte de nouveau Bretton Woods. Nous y sommes.
Au moment où la France prend pour un an la présidence du G20, pouvez-vous nous dire quelle est la stratégie de notre pays pour la refonte du système monétaire international, dont dépendent notre stabilité et notre avenir économique ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)