La France est malade de sa santé, et je vous interroge, monsieur le ministre de la santé, sur la situation et l'avenir de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris, le plus grand réseau hospitalier et de centres de recherche d'Europe, fort de plus de 50 000 personnels : agents hospitaliers, infirmières, professeurs, dont plusieurs Prix Nobel. Tous sont inquiets, voire révoltés contre l'État qui, depuis des années, fait et refait des plans de restructuration des hôpitaux, de fermetures de lits et de services, de réduction d'effectifs et de moyens.
Quelle vision avez-vous donc du rôle de l'hôpital dans notre société fracturée, si ce n'est une vision comptable fondée sur l'amputation de 100 millions d'euros par an pour l'AP-HP et la suppression de 3 000 postes d'ici à 2014, comme si ces économies ne préfiguraient pas les tragédies de demain ?
Et puis vos décisions s'exercent, comme d'habitude, dans la plus totale opacité. Maire d'Ivry-sur-Seine, j'attends toujours que l'État m'indique ses intentions concernant l'hôpital Charles-Foix, plus grand centre de gériatrie de France. Il serait, paraît-il, menacé, ce qui rend d'autant plus dérisoire votre prétention de faire de la dépendance l'un des grands chantiers de votre gouvernement !
Je vous interroge sur Charles-Foix, mais aussi sur le regroupement en douze pôles des trente-sept hôpitaux franciliens, sur la fermeture de quarante-six blocs opératoires de nuit pour n'en laisser que sept opérationnels.
Je vous interroge également sur la dégradation des conditions de travail du personnel, dont on sait qu'elles ont dépassé la limite du supportable.
Il y a donc urgence. C'est pourquoi il m'apparaît indispensable d'organiser, en Île-de-France et partout en France, des conférences régionales de l'hospitalisation qui soient réellement démocratiques. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR et sur plusieurs bancs du groupe SRC.)