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Intervention de Gérard Gaudron

Réunion du 19 décembre 2007 à 15h00
Pouvoir d'achat — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGérard Gaudron :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, le Président de la République et le Gouvernement se sont mobilisés autour de la question du pouvoir d'achat. Ce sujet est d'autant plus important que nos concitoyens nous en parlent souvent, se plaignant à juste titre du spectre de la vie chère, une réalité qui ne doit donc pas devenir pour nous une fatalité.

Le pouvoir d'achat reste donc une préoccupation majeure de nos concitoyens, et c'est, du reste, bien légitime. Aujourd'hui, beaucoup de Français ont l'impression que la vie chère les empêche de vivre normalement. Or la hausse des prix – de l'essence, des fruits et légumes, des produits laitiers – n'est plus acceptable lorsqu'elle rend difficile la vie de tous les jours. Quand on travaille, il est normal de vouloir profiter des fruits de son travail. Encore faut-il pouvoir travailler comme on le souhaite, sans être prisonnier du carcan des 35 heures, qui a entraîné la baisse du pouvoir d'achat.

Une étude récente de l'INSEE concernant les personnes à bas revenus révèle de fortes disparités territoriales. À la fin de l'année 2006, la part des personnes à bas revenus, dont le seuil est fixé à 845 euros, était ainsi de 25 % dans mon département de la Seine-Saint-Denis, alors que, en Île-de-France, le nombre des foyers à bas revenus bénéficiaires d'une allocation versée par la CAF était de 593 000, soit 1,4 million de personnes, représentant environ 14 % de la population francilienne de moins de soixante-cinq ans. À eux seuls, ces chiffres montrent combien il était urgent d'accélérer la mise en oeuvre de mesures adaptées.

Face à ces difficultés, le Gouvernement n'est pas resté inactif : il a agi vite et fort. Ainsi, les mesures sur les heures supplémentaires avaient déjà produit leurs premiers effets un mois après leur entrée en vigueur. En effet, un salarié au SMIC, passé de 35 à 39 heures hebdomadaires, a vu sa rémunération augmenter de 182 euros en octobre.

Par ailleurs, le Gouvernement a pris et doit prendre encore des initiatives pour permettre d'augmenter concrètement le pouvoir d'achat des Français. Nous comprenons l'inquiétude de celles et ceux qui craignent aujourd'hui de voir celui-ci amputé par la hausse des prix. C'est pourquoi notre mobilisation doit être totale. À cet égard, il est louable que ce projet de loi soit discuté et appliqué dans des délais raccourcis, car ce grand chantier, destiné à améliorer les conditions de vie de chacun de nos concitoyens, est attendu par tous.

Les mesures contenues dans le présent projet de loi, particulièrement pragmatiques, vont dans le bon sens. Plusieurs millions de Français pourront en effet toucher en monnaie sonnante et trébuchante les RTT qu'ils n'ont pas prises et qui étaient auparavant perdues, en bénéficiant en prime d'une majoration. Par ailleurs, le déblocage des sommes attribuées au titre de la participation, qui seront exonérées de charges, ne déstabilisera aucunement l'épargne salariale, comme cela a été dit ici hier. Enfin, pour les entreprises non soumises à l'obligation de participation, il est proposé de favoriser le versement aux salariés d'une prime exceptionnelle.

Le problème du logement génère également de nombreuses frustrations. Se loger est l'une des conditions de l'épanouissement des personnes. Comme beaucoup d'autres maires, je suis confronté au quotidien à ce problème dans ma ville, qui compte pourtant déjà près de 37 % de logements sociaux. La semaine dernière, le Président de la République a annoncé des mesures en faveur du logement social. Deux millions de nos concitoyens sont aujourd'hui mal logés, ce qui, dans notre pays, n'est plus admissible. Madame la ministre, vous avez déclaré vouloir soutenir les maires bâtisseurs. Ceux des zones urbaines sensibles attendent avec impatience le plan « banlieues », qui sera présenté au début de l'année prochaine par Fadela Amara.

Dans l'immédiat, vous nous proposez des mesures particulièrement intéressantes pour le pouvoir d'achat, qu'il s'agisse de la modération de l'augmentation des loyers selon l'indice des prix à la consommation – qui divisera par deux les augmentations de loyer – ou de la limitation à un mois de loyer du dépôt de garantie, qui est appréciable quand on connaît les difficultés que rencontrent certains locataires pour réunir la somme nécessaire. Ces deux mesures sont importantes, contrairement à ce que veut nous faire croire l'opposition.

S'agissant des logements sociaux, il convient de rappeler que 100 000 PLUS et PLAI sont mis en chantier en 2008. À ce propos, comme beaucoup de mes collègues, j'ai été impressionné par le self control dont vous avez fait preuve face à l'opposition, madame la ministre, lorsqu'elle vous a attaquée, hier, sur ce sujet, alors qu'en 2000, à peine 38 000 logements ont été financés.

Pour conclure, il convient de souligner que, dans son esprit, ce texte vise à reconstruire et à valoriser la société du travail fondée sur le dialogue social que prônent le Président de la République et le Premier ministre. Nous nous inscrivons dans cette dynamique et nous voterons en faveur de ce texte. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)

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