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Intervention de Jean Lassalle

Réunion du 16 novembre 2010 à 9h45
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2011 à 2014 projet de loi de finances pour 2011 — Article 88, amendements 202 314 325 328 330 411

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Lassalle :

Monsieur le ministre, cher François Baroin, je sais que vous êtes député du monde rural et que vous êtes très profondément républicain. Or la République, c'est l'égalité des chances, partout et pour tous. Mais le monde moderne a creusé des écarts effroyables, dont nous n'avions pas idée autrefois.

Or, en matière d'équipements sociaux et médico-sociaux, nous avons réussi à créer notamment des centres pour handicapés. Ceux-ci viennent la plupart du temps des villes. Quand on est très gravement handicapé, vivre en ville ou à la campagne ne change pas grand-chose, à ceci près que l'on trouve à la campagne un supplément d'âme, et je crois que ces personnes s'y sentent mieux.

Et cela a permis de créer des emplois – non pas trente emplois, mais cinquante, soixante, voire soixante-dix emplois dans plusieurs établissements qui se sont donc installés dans ces zones grâce à ce dispositif.

En outre, monsieur le ministre, il s'agit souvent d'emplois féminins, très difficiles à créer dans nos campagnes. Or là où il y a de l'emploi féminin, tout reprend vie, car des familles se constituent et l'agriculture est soutenue, de même que toutes les autres activités.

On croit ce monde rural en déclin, son agriculture vieillissante. Pourtant, ces territoires ont un grand avenir devant eux, mais à condition que la communauté nationale tout entière poursuive ses efforts. Car ils sont généralement très isolés, n'étant desservis ni par la route, ni par des lignes TGV, ni par des LGV – et ils ne le seront jamais.

Pour quelques centaines de millions d'euros, adresser un message si négatif à 75 % de nos territoires : vous ne pouvez pas faire une chose pareille, monsieur le ministre. La portée d'une telle décision dépasse vos intentions. Cette économie n'en est pas une ; elle se retournera contre vous, car c'est en banlieue, dans les circonscriptions de collègues qui n'en peuvent plus, que l'on retrouvera ceux qui auront été privés de leur emploi, au RSA ou dépendants d'un autre des accompagnements que l'on connaît.

Monsieur le ministre, je compte sur vous ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)

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