La logique d'amorçage très rapide que nous connaissons nous ouvre deux voies d'interprétation. La première est celle du rattrapage du temps perdu et d'une brusque montée en puissance. Celle-ci crée forcément des turbulences, causées par la réussite elle-même. Leur absence signifierait, du reste, l'échec du développement des filières.
La deuxième est la persistance d'un immobilisme, qui, comme cela a été le cas pour les périodes antérieures, nous amènera au bout de vingt ans à constater une quasi-absence de réalisation.
Les turbulences et difficultés que nous rencontrons me semblent donc, plutôt, les signes positifs d'un foisonnement et d'une croissance forte.
Ensuite se pose la question de la régulation. Du côté de la demande, je constate certes l'existence d'effets d'aubaine, mais aussi – et c'est pour moi l'élément essentiel – l'envie, la volonté de nos concitoyens de progresser vers un bouquet énergétique diversifié et un recours accru aux énergies renouvelables.
Du côté de l'offre, je voudrais aborder à la fois l'effet qualité et l'effet prix. Je m'interroge sur la bonne facture des matériels et des équipements importés. Mon sentiment – que je ne peux cependant pas démontrer – est celui de l'existence de marges qualitatives fortes, et donc d'une opportunité tout aussi forte pour le développement d'une filière industrielle française.
Monsieur le ministre, vous nous avez signalé l'existence de programmes de recherche, de développement et d'innovation. Mais les délais que demandent la recherche et l'innovation ne s'inscrivent pas dans le temps court d'une montée en puissance rapide. Par ailleurs, leurs processus sont non pas linéaires mais itératifs. Enfin, la France butte toujours devant une difficulté récurrente, celle de la transformation de la recherche en innovation industrielle. Dans le domaine du photovoltaïque, mais aussi, de façon plus générale, dans celui des énergies renouvelables, nous disposons d'un tissu de chercheurs et d'ingénieurs de grand talent, mais pas forcément de filières industrielles. Comment donc convertir avec profit nos belles découvertes en processus industriels ?
S'agissant de l'effet prix, pouvons-nous disposer aujourd'hui de simulations, de modélisations et de perspectives quant à son évolution dans les dix ans qui viennent ? Une prospective efficace nous permettrait de répondre à la question des tarifs