Je suis élue d'un département de montagne, l'Ariège, où la forêt est un enjeu non seulement économique mais aussi social et environnemental. Je suis donc souvent en relation avec les agents de l'ONF. La réorganisation de l'Office a provoqué un mal-être au travail tout en perpétuant la dérive financière de l'établissement, avec d'un côté le développement de structures commerciales et de l'autre, le parent pauvre, les structures polyvalentes – en particulier les agences territoriales. La fusion des agences départementales vide les territoires, comme je le constate dans mon département. La réorganisation s'est traduite par une modification des domaines de compétence, d'intervention et d'expérience des agents polyvalents, dépossédés de leur savoir-faire, et par une dégradation de leurs conditions de travail. Le taux de suicides au travail est plus élevé à l'ONF qu'à France Télécom. Dès 2005, une enquête IPSOS avait révélé ce mauvais climat social. Que comptez-vous faire pour l'améliorer ? Vous avez évoqué un audit social, mais il faut d'ores et déjà songer à réactiver un dialogue social aujourd'hui dans l'impasse.
Par ailleurs, si la production forestière est fortement mise en avant, la dimension sociale et environnementale est quelque peu oubliée. Sur le terrain, la baisse des effectifs et la recentralisation compromet le travail avec les communes forestières et les professionnels de la forêt. Que proposez-vous pour contrecarrer cette dérive ?