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Intervention de Bruno le Maire

Réunion du 9 novembre 2010 à 15h00
Questions au gouvernement — Producteurs de viande bovine

Bruno le Maire, ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche :

Monsieur le député, je vous le confirme : face à la situation très difficile que connaissent aujourd'hui les éleveurs bovins, nous sommes parvenus ce matin, avec l'ensemble de l'interprofession bovine, à un accord sur un plan de sortie de crise en trois points qui, je l'espère, permettra de lever les blocages que l'on connaît aujourd'hui dans un certain nombre d'abattoirs en France.

Comme on n'est jamais trop prudent, j'ai également décidé de nommer un médiateur qui suivra heure après heure, jour après jour, les discussions de l'interprofession de façon qu'elles soient suivies de décisions concrètes, applicables immédiatement sur le terrain.

Outre cette réponse d'urgence, nous avons voulu, avec le Premier ministre et le Président de la République, prendre des mesures nationales en faveur de l'élevage, qui est notre priorité absolue pour cette rentrée 2010 : 300 millions d'euros d'aides immédiates dans le cadre d'un plan de développement ; soutien à la filière et à la trésorerie des éleveurs bovins pour 30 millions d'euros ; maintien d'indemnités compensatoires de handicaps naturels sur tout le territoire de façon à soutenir les éleveurs dans les zones les plus difficiles, en particulier les zones de montagne ; maintien de la prime herbagère agro-environnementale et de tous les contrats de prime herbagère jusqu'en 2014 pour tous les éleveurs bovins sur notre territoire.

Au-delà de ces mesures nationales, nous avons besoin d'un engagement européen et international fort. Car tout l'argent public que nous consacrerons au soutien des éleveurs, tous les efforts que nous faisons avec l'interprofession pour aider les éleveurs et leur permettre d'avoir un meilleur revenu ne serviront à rien si nous ouvrons en grand les frontières nationales à des produits bovins venus de pays qui ne respectent ni les mêmes normes sanitaires, ni les mêmes normes environnementales, ni les mêmes normes sociales. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.) Il n'est pas question de sacrifier l'élevage bovin français sur l'autel d'un libre-échange débridé ou sur celui de négociations commerciales que nous ne maîtriserions pas. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP et sur plusieurs bancs du groupe NC.)

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