Ma question s'adresse au Premier ministre.
Les 19 et 20 novembre prochains aura lieu le sommet de l'OTAN à Lisbonne, qui sera l'occasion d'engager la réflexion sur la définition de son nouveau concept stratégique. Cette réunion sera également l'occasion, pour le Gouvernement français, d'évaluer l'efficacité de la stratégie qui a été la sienne lorsque le Président de la République a décidé de réintégrer la totalité des structures de commandement de l'OTAN.
Or l'examen de la réalité nous montre que l'OTAN est plus capable d'influer sur notre stratégie de défense que nous ne sommes nous-mêmes en mesure d'influer sur la sienne. Je prendrai l'exemple de la défense anti-missiles. Aucun président de la République jusqu'à Nicolas Sarkozy n'avait osé s'engager dans l'acceptation du principe de la défense anti-missiles, pour des raisons qui tenaient au fait que notre pays avait conscience de son statut de puissance nucléaire qui garantissait son indépendant et que nous étions également très soucieux de voir la sécurité et la défense de l'Europe assurées par elle-même.
Or, le 15 octobre, après une rencontre avec le secrétaire général de l'OTAN, le Président de la République a accepté le principe de la défense anti-missiles alors que son ministre de la défense, le 12 octobre, devant le Sénat, avait condamné cette stratégie en la qualifiant de « nouvelle ligne Maginot ».
Compte tenu de ces éléments, je souhaite poser au Gouvernement deux questions.
Premièrement, quelle est la vraie position du Gouvernement sur la défense anti-missiles et avec quelle thèse entend-il aborder le sommet de Lisbonne des 19 et 20 novembre prochains ?
Deuxièmement, compte tenu des atermoiements dont nous avons été témoins, les uns et les autres, à travers des déclarations contradictoires du Président de la République et du ministre de la défense, le Gouvernement accepte-t-il, comme cela va se passer au Sénat le 15 novembre, qu'un débat ait lieu à l'Assemblée nationale la semaine prochaine sur cette question ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)