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Intervention de Bernard Lesterlin

Réunion du 3 novembre 2010 à 21h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2011 à 2014 projet de loi de finances pour 2011 — Outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Lesterlin :

À l'issue d'une mission effectuée aux Comores, Loïc Bouvard, Daniel Goldberg et moi-même nous sommes arrêtés à Mayotte pour rencontrer, grâce à la diligence de notre collègue et ami Abdoulatifou Aly, les élus mahorais. Tous nous disent, quelle que soit leur sensibilité politique, qu'il s'agit là d'une véritable bombe à retardement. Dans une réponse à l'un d'entre eux, le chef de cabinet du Premier ministre écrit : « Le sujet que vous évoquez est d'une particulière gravité, et M. François Fillon y a été très sensible. Il m'a donc chargé de le signaler à Mme Marie-Luce Penchard, ministre chargée de l'outre-mer, en lui demandant de faire procéder à un examen attentif de ce dossier et de vous tenir informé de la suite qui lui sera réservée. » Madame la ministre, quelle sera la suite ?

En troisième lieu, alors que chacun s'accorde à considérer que c'est d'abord le déficit de coopération avec l'union des Comores et le déficit d'aide à l'équipement de l'île d'Anjouan – voisine de seulement soixante-dix kilomètres – qui explique l'immigration clandestine persistante, rien ne la freine. Si j'en crois le récent rapport, rendu par la sénatrice Isabelle Debré à la garde des sceaux, à la demande du Premier ministre, ce ne sont pas les 70 millions d'euros, mobilisés pour la lutte contre l'immigration clandestine, pas davantage que les 9,3 millions d'euros – tous crédits confondus, y compris l'AFD – de l'aide française aux Comores, qui régleront le problème.

Ici même, ce matin, Éric Besson nous disait qu'il allait investir, dès 2011, 10 millions d'euros dans la construction d'un centre de rétention administrative et l'acquisition d'un quatrième radar pour détecter les kwasa-kwasa. Cette politique de fuite en avant s'avère décidément totalement contre-productive. Quand allons-nous nous mettre autour de la table, avec les responsables mahorais et les autorités comoriennes pour définir les besoins réels de chacun et la politique à mettre en place ? Les évolutions institutionnelles ne régleront pas tous. La chasse aux étrangers en situation irrégulière non plus. Nous devons ce respect à nos compatriotes mahorais : rechercher dans la concertation les voies et moyens qui ne reportent pas éternellement la résolution des problèmes à plus tard, mais les abordent de front. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

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