Je suis choquée qu'un niveau territorial, le niveau départemental, soit à ce point stigmatisé. Or pas un dossier d'infrastructures de transport n'aboutit sans l'engagement et le financement des conseils généraux. S'agissant du volet routier du SNIT, on ne peut qu'adhérer à la volonté de ne plus développer notre réseau, sauf quelques exceptions motivées par des impératifs de sécurité, de désenclavement, d'équité territoriale, d'enjeux sociaux et économiques particulier, et de réduction de la congestion.
Or la mise à deux fois deux voies de la route nationale 147 – qui fait la liaison centre-Atlantique – satisfait l'ensemble de ces critères. M. Benoist Apparu m'a répondu en votre nom, avant que le SNIT ne soit rendu public, que la seule question pendante était de savoir s'il était opté pour une mise à deux fois deux voies sur site ou pour une concession autoroutière. Or je suis inquiète car ce projet ne fait pas partie des 19 projets routiers retenus dans le SNIT. Fait-il donc partie des fameux 900 kilomètres passés par pertes et profits ? Une chose est sûre, son omission ne peut être due au fait qu'il avait déjà fait l'objet d'une déclaration d'utilité publique (DUP), car il n'avait pas encore atteint ce stade.
Ceci étant, pour corroborer les propos tenus par Serge Grouard, je plaide en faveur d'une réalisation concomitante de ce projet et du barreau LGV Limoges - Poitiers, ce qui reviendrait à optimiser les tracés en fonction des situations locales et des modes de transport, en vue notamment de minimiser l'impact environnemental. Les régions enclavées n'ont pas à payer un plus lourd tribut à la politique environnementale que celles dans lesquelles ont été par le passé réalisées de grandes infrastructures de transport, sans réelle prise en compte de leur bilan carbone ni de leur impact sur la biodiversité.