Je partage tout à fait la philosophie générale qui a guidé l'élaboration du SNIT. Cependant, il me semble que l'ouest est le grand oublié de ce nouveau schéma d'aménagement, et que cet oubli risque de conduire à une asphyxie de ce territoire, à l'horizon 2030-2040, alors même qu'il constitue la façade atlantique de l'Europe. Le concept d'Arc atlantique prôné par Olivier Guichard nous rappelle que ce territoire est indispensable pour renforcer l'ancrage européen de l'ouest de la France.
Il dispose pourtant de nombreux atouts : une économie dynamique et diversifiée qui en fait la quatrième région industrielle, une démographie tonique - ne dit-on pas que dans 20 ans 80 % de la population mondiale vivra sur les littoraux – et des infrastructures de transport structurantes avec l'aéroport Notre Dame des landes, le grand port maritime et la métropole Nantes-Saint-Nazaire qui comptera bientôt plus d'un million d'habitants. Pour développer leur activité et leur intermodalité, elles ont aujourd'hui besoin de liaisons plus performantes avec l'hinterland par la route, c'est-à-dire d'une prolongation vers l'ouest de l'autoroutes des estuaires - qui permettra la prolongation des liaisons de l'Angleterre vers le Portugal via Le Havre - ce qui implique un franchissement de la Loire à l'ouest de Nantes. Elles ont aussi besoin d'un plan ambitieux pour le port maritime de Nantes-Saint-Nazaire, car aujourd'hui beaucoup de pétroliers et de porte-conteneurs croisent devant, sans s'y s'arrêter, pour décharger à Rotterdam, Anvers ou Amsterdam.
Cette logique a d'ailleurs été retenue par la directive territoriale d'aménagement de l'estuaire de la Loire, validée par le Conseil d'État, et confortée par le Gouvernement qui a demandé au préfet, le 14 septembre dernier, et par la voix du Premier ministre, de reprendre les études concernant l'accès à la plate-forme aéroportuaire de Notre-dame-des-Landes et du grand port maritime.
Pour toutes ces raisons, il ne faut pas que l'ouest soit la grande oubliée du SNIT, car son échéance – 2040 – n'est pas si éloignée si l'on veut réellement s'atteler à son désenclavement.