Il me semble que le SNIT est un document doté d'une très grande cohérence même s'il reste évidemment perfectible. Je note la rapidité de mise en oeuvre par rapport aux investissements engagés : le schéma d'ensemble est d'ores et déjà partiellement mis en oeuvre, alors que les lois Grenelle I et II viennent à peine d'être votées. Pour ne prendre que les transports collectifs en site propre (TCSP), il ne s'agit de rien moins que de 6,5 milliards d'euros, dont 800 millions pris en charge par le budget. Cela va permettre de construire, en l'espace de quelques années, 400 kilomètres de voies nouvelles, soit l'équivalent du « stock » actuel de 430 kilomètres, fruit de trente ans de développement de ce type de transport.
En matière de fret ferroviaire, l'objectif très ambitieux – une progression de 25 % dans les deux ans à venir- est-il tenable ? Où en est le projet CAREX d'utilisation des sillons de nuit aux heures creuses ? Compte tenu des difficultés de mise en oeuvre de l'éco-taxe poids lourds, à quel stade de réalisation nous trouvons-nous ?
S'agissant des lignes TGV, les financements partagés entre l'État et les collectivités territoriales sont extrêmement lourds. Le risque existe de ne pas réaliser tout ce qui était prévu d'ici dix ou vingt ans. Je pose dès lors la question : plutôt que de réaliser un réseau « neuf », ne serait-il pas préférable de modifier les concepts afin d'entrer dans une logique de raccordement à l'existant pour pouvoir réaliser concomitamment tous les investissements prévus pour l'ensemble du transport ferroviaire ? On a beaucoup parlé, lors du Grenelle de l'environnement, de biodiversité et de préservation des paysages. Ne devrait-on pas s'orienter vers la réalisation de grands corridors de transport, qui, le cas échéant, pourraient suivre le tracé de corridors autoroutiers existants, qui déstructurent déjà nos paysages, en leur adjoignant les lignes TGV nouvelles ? Je connais d'ores et déjà les réponses de RFF et de la SNCF : elles ne me satisfont pas.