Votre dernière priorité tend à poursuivre une politique de concertation avec les pays d'émigration. Je ne reviendrai pas sur ce que j'ai dit sur les accords de gestion concertée des flux migratoires. Je me contenterai de souligner qu'il y a des pays avec lesquels on ne tente même pas de signer le moindre accord de ce type. Il s'agit pourtant de très très grands pays. On n'essaie même pas d'esquisser une réflexion commune.
Évoquons à cet égard un pays dont le président va nous rendre incessamment visite. Je n'ai pas connaissance de tentative de discussion avec la Chine, alors pourtant qu'il existe des flux migratoires. Puisque nous parlions des désordres du monde et des droits de l'homme, je serais curieuse de savoir ce qui va se dire ou se faire s'agissant de l'emprisonnement du dernier prix Nobel de la paix. Rudy Salles a souligné le poids des inégalités de développement sur les flux migratoires. Force est de constater que les inégalités au regard du développement démocratique interviennent également dans la décision de fuir son pays et de faire sa vie ailleurs. Ces deux dimensions devraient être présentes dans les discussions et la politique de concertation que vous entendez mener avec les pays d'émigration.
Je conclurai avec cette citation du général de Gaulle que certains ont tendance à oublier mais que nous, nous n'oublions pas. « Il y a un pacte vingt fois séculaire entre la grandeur de la France et la liberté du monde », disait-il. Nous, nous voyons la France et le monde en grand. C'est pourquoi, en étant responsables, nous ne voterons pas le budget que vous nous présentez, monsieur le ministre. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)