Si l'objectif poursuivi par le Gouvernement – faire en sorte que les essais cliniques se pratiquent de préférence en France – est vertueux et louable, les moyens pour y parvenir posent problème.
Le Président de la République a plaidé en faveur d'une République transparente, et l'Assemblée nationale a annoncé la mise en place d'un groupe de travail sur les conflits d'intérêts, qui sont en effet une source de difficultés.
À cet égard, permettez-moi de vous éclairer sur le parcours du président actuel du CeNGEPS, M. Jaillon. En 1999, il était président de la commission de la publicité et de la diffusion des recommandations sur le bon usage du médicament, commission rattachée à l'AFSSAPS. En 2007, M. Jaillon devient président du conseil scientifique du LEEM-recherche, l'année même de la mise en place du CeNGEPS ; le calendrier est parfois bien fait. C'est ce qu'on appelle du pantouflage. Alors là, s'il n'y a pas de conflit d'intérêts...
Le CeNGEPS est satisfait de son travail, nous dit-on. Pour ma part, j'aimerais qu'il soit procédé à des audits indépendants pour vérifier si son bilan est réellement positif.
Il me paraît pour le moins suspect que l'industrie pharmaceutique, qui pousse des cris d'orfraie dès qu'on lui applique une taxe, soit d'accord avec la prolongation de la taxe additionnelle. On n'est jamais mieux servi que par soi-même, dit-on, et nous avons nettement l'impression que c'est ce qui est en train de se passer avec cet organisme. Plutôt que d'investir cet argent dans les essais cliniques que, au demeurant, l'industrie pharmaceutique peut payer, car elle est florissante même en cette période de crise…