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Intervention de Valérie Fourneyron

Réunion du 2 novembre 2010 à 15h00
Questions au gouvernement — Hôpital public

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Fourneyron :

Madame la ministre de la santé et des sports, l'hôpital public est malade, vous ne posez pas le bon diagnostic, et votre projet de loi de financement de la sécurité de sociale ne propose pas la bonne ordonnance.

81 % des Français sont satisfaits de leurs hôpitaux, mais ils sont presque autant à estimer que les moyens financiers et humains dont ils disposent sont insuffisants. Année après année, nos concitoyens vous redisent leur attachement à l'hôpital, double pilier d'excellence et de solidarité.

Excellence d'abord, parce que c'est à l'hôpital que les innovations scientifiques et techniques se développent, et c'est en son sein que nos futurs médecins, infirmiers, aides-soignants sont formés à un métier passionnant et difficile.

Solidarité ensuite, parce que l'hôpital reste un rempart pour beaucoup quand l'accès aux soins n'est plus garanti, un rempart contre les dépassements d'honoraires abusifs, contre les refus de soins, contre la désertification médicale et contre les failles de la permanence des soins.

L'hôpital accueille tous les patients et toutes les pathologies, jour et nuit. Mais aujourd'hui il peine de plus en plus à remplir ses missions de service public car il souffre de la pénurie humaine et financière dans laquelle vous le plongez depuis des années.

Il souffre de la politique du chiffre, marque de fabrique de votre gouvernement : recherche de rentabilité, confrontation déplacée entre public et privé, suppressions d'emplois. Ce n'est pas à l'hôpital de payer la facture du déficit de l'assurance maladie.

Il souffre du manque de personnels, responsable de la dégradation des conditions de travail et de l'altération des relations entre les patients et les soignants. Contrairement à ce que l'on peut entendre, les personnels de l'hôpital public tiennent un discours responsable. Ils veulent un hôpital bien géré, ils veulent pouvoir assurer la qualité et la sécurité des soins qu'ils dispensent.

Madame la ministre, si l'équilibre financier peut être atteint en 2012, l'équilibre humain ne le sera pas. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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