Monsieur le député, les images insoutenables du massacre délibéré, dimanche, de quarante-six fidèles, dont beaucoup de femmes et d'enfants, et de sept membres des forces de sécurité ont ému toute la France.
Ce massacre a tragiquement démontré l'aggravation de la violence contre la communauté chrétienne en Irak. Il fait malheureusement suite à beaucoup d'autres violences ciblées, des attaques, des meurtres. Il jette aussi une lumière cruelle sur le sort des chrétiens dans l'ensemble du Moyen-Orient, dont on parle trop peu. Sur 350 millions d'habitants dans cette région, il reste 20 millions de chrétiens. Ces communautés sont de plus en plus la cible d'une radicalisation des discours, de l'intolérance et des violences.
Lors de sa récente visite au Saint-Siège, le Président de la République a fait part de sa préoccupation à ce sujet et a appelé l'ensemble de la communauté internationale à se mobiliser.
S'agissant de l'Irak, face à la répétition des violences, la République française a ouvert ses portes. Depuis deux ans, nous avons accueilli plus d'un millier de réfugiés chrétiens de ce pays. Nous les avons aussi ouvertes à 150 personnes : les familles des blessés, les blessés eux-mêmes, de ce dernier attentat.
Mais vous avez raison, il faut aller bien au-delà. L'exode n'est pas une solution, ces communautés et leurs chefs religieux ne veulent pas partir. Il faut donc obtenir aujourd'hui des gouvernements, pas seulement celui de l'Irak, qu'ils remplissent leur devoir de protection à l'égard de l'ensemble des minorités et de la liberté de culte. (Applaudissements sur de nombreux bancs des groupes UMP, NC et SRC.) C'est à quoi travaille la France. J'ai pris note, monsieur le député, de votre proposition. Il appartient au Président de la République de le décider. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP, NC et sur quelques bancs du groupe SRC.)