Monsieur le président, mesdames et messieurs les ministres, dimanche dernier, en pleine messe, une église syriaque catholique de Bagdad a fait l'objet d'une attaque de terroristes islamistes qui s'est soldée par la mort de quarante-six chrétiens irakiens, dont beaucoup de femmes et d'enfants, et celle de sept policiers.
Cet horrible attentat a été unanimement condamné, notamment par la France. Je me réjouis, bien sûr, que notre pays ait immédiatement offert d'accueillir 150 chrétiens irakiens qui le souhaiteraient, mais la bonne réponse est d'abord de permettre à ces minorités d'être respectées et de vivre en paix dans leur pays. (Applaudissements.) La plupart des chrétiens du Proche et du Moyen-Orient souhaitent continuer à vivre sur leurs terres. Or il semble que nous assistions à une radicalisation de certains groupes extrémistes contre ces minorités, qui touche aussi, par exemple, les coptes d'Égypte.
Allons-nous assister à la disparition des chrétiens dans cette partie du monde ? La communauté chrétienne d'Irak, l'une des plus anciennes au monde, qui comptait 800 000 personnes avant l'invasion de 2003, n'en comprendrait plus qu'environ 500 000 aujourd'hui. Pourquoi ces communautés implantées depuis des siècles ne sont-elles pas mieux protégées ?
L'exode, qui touche toutes les communautés chrétiennes du Proche et du Moyen-Orient, risque de s'accélérer. Que compte faire le gouvernement français ? Envisage-t-il de porter cette question de la liberté religieuse et de conscience devant le Conseil de sécurité de l'ONU ? (Applaudissements.)