Madame la ministre de la santé, dans quelques minutes, notre assemblée va se prononcer sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2011, le projet de l'injustice sociale.
Vous ne menez pas les réformes de structure pourtant essentielles pour l'avenir de notre protection sociale, celles qui permettraient de garantir l'égalité d'accès aux soins pour tous nos concitoyens.
Depuis huit ans que la droite est au pouvoir, le désengagement de la sécurité sociale en matière de soins quotidiens devient habitude ; les mutuelles et autres organismes assurantiels doivent prendre le relais, avec pour conséquence l'augmentation de leurs tarifs.
Vous n'avez pas le courage d'engager un débat citoyen permettant de définir les responsabilités respectives de la branche maladie et des complémentaires. Notre système de santé subit une privatisation rampante.
Nos concitoyens, en particulier ceux des classes moyennes et populaires, en sont les premières victimes. Après les franchises médicales sont notamment prévus dans le PLFSS pour 2011 de nouveaux déremboursements de médicaments et une nouvelle hausse du forfait hospitalier, de 90 à 120 euros.
La politique du Gouvernement a des conséquences désastreuses pour nos concitoyens, qui ont vu la charge de leurs dépenses de santé augmenter de 50 % depuis 2001. C'est ainsi que 40 % d'entre eux renoncent à des soins ou les diffèrent, phénomène que je mesure tout particulièrement dans le Pas-de-Calais.
Madame la ministre, les socialistes refusent le démantèlement programmé de la sécurité sociale. Tout au long du débat, vous avez repoussé nos propositions de refonte globale des prélèvements sociaux, de réforme de structure de l'assurance maladie, en particulier l'accompagnement d'un nouveau contrat avec les professions de santé permettant des évolutions dans le mode de rémunération des médecins, le renforcement de la prévention, la lutte contre les déserts médicaux.
Quand allez-vous enfin prendre conscience de l'urgence d'une réforme juste et équitable ? (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe SRC.)