M. Brottes exerce son légitime devoir de suite sur la noble question de la forêt française. Il a développé plusieurs arguments, dont celui de la nécessaire visibilité à long terme pour les propriétaires forestiers. Dans l'exposé sommaire, il souligne qu'il est indispensable de favoriser le regroupement des parcelles forestières, et il montre aussi qu'il faut augmenter les volumes de bois disponibles. Un exemple illustrera ce dernier argument : dans ma circonscription se trouve l'ultime chantier de traverses de bois existant en France. La SNCF a besoin de 400 000 traverses en chêne par an. Elle va d'ailleurs devoir rénover ses lignes et son réseau, et elle a encore recours aux traverses de branchements en bois – les « bois d'appareil » – sur certaines lignes, en particulier dans les virages et sur les passages à niveau. Je précise qu'aujourd'hui, elle a des difficultés à se procurer les 400 000 traverses bois auprès du seul chantier existant encore – c'est pourtant un établissement industriel qui dépend d'elle. Nous avons donc dû travailler au plan local, avec des entrepreneurs forestiers, pour mobiliser sur le Grand Massif central les volumes nécessaires pour satisfaire la demande de la SNCF.
François Brottes soulève donc un vrai problème. Avec la forêt, nous sommes sur du temps long. Les opérateurs ont besoin de durée. En effet, ils doivent d'abord s'organiser et, compte tenu de l'état de désorganisation de la forêt et du morcellement des parcelles, ils ne sont pas au bout du processus : il faut du temps pour constituer les contrats de gestion. Il faut poursuivre l'orientation volontariste adoptée dans la loi de 2001 et voter l'amendement présenté par mon collègue.
(L'amendement n° 176 n'est pas adopté.)