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Intervention de Christophe Lecourtier

Réunion du 27 octobre 2010 à 11h00
Commission des affaires économiques

Christophe Lecourtier, Directeur général d'Ubifrance :

Merci beaucoup pour la qualité de vos différentes interventions et pour l'intérêt que vous manifestez à l'égard d'Ubifrance.

Sans vouloir me défiler, j'estime qu'il est difficile d'assumer des problèmes de compétitivité qui commencent à être anciens et qui tiennent à des facteurs sur lesquels nous n'avons que peu de prise (fluctuation des monnaies, individualisme des acteurs économiques, problèmes d'organisation institutionnelle…). Ubifrance cherche à offrir le service le plus efficace possible en lien avec les filières d'activité qui existent pour présenter les meilleurs interlocuteurs qui soient aux entreprises. L'ensemble de notre organisation vise à fédérer ce que la France peut offrir de mieux : à ce titre, notre collaboration avec les pôles de compétitivité est réelle puisqu'on organise une quarantaine d'opérations communes chaque année. On travaille également avec les donneurs d'ordres en leur demandant de faire du soutien à l'attention des PME notamment.

Ubifrance a fait un effort particulier pour que les contrats passés à l'international par les grands groupes français bénéficient aussi aux petites entreprises et que l'offre française soit valorisée dans toute sa profondeur. Ainsi au Portugal, il y a quelques jours, Alstom avait « oublié » d'emporter ses sous-traitants et nous avons fait en sorte qu'ils l'accompagnent.

Nous poursuivons par ailleurs nos efforts pour réorienter les tendances actuelles des exportateurs français en termes de marchés. Pour 2011, ces efforts porteront prioritairement sur le marché indien, sur lequel il est très difficile de convaincre les entreprises françaises d'investir alors que leurs parts de marché sont extrêmement faibles.

Je reviens un instant sur la logique de l'équipe de France de l'export. Ubifrance est arrivé dans un paysage éparpillé, avec beaucoup d'egos et peu de moyens. Nous avons voulu nouer des partenariats, en tant que plate-forme nationale, avec toutes les institutions avec lesquelles nous pouvions coopérer, par exemple les chambres de commerce et d'industries qui vivent comme nous de l'argent du contribuable. Cette démarche nous a permis d'amener 4.500 entreprises qui n'avaient jamais exporté. Identifiées par les CCI, elles sont en train de s'engager à le faire. Ce n'est pas cela qui va rétablir notre balance commerciale, qui est impactée par des données macroéconomiques que nous ne maîtrisons pas comme le prix du pétrole ou le cours du dollar. Mais ce type de démarche est susceptible d'inverser à terme la tendance de fond que nous constations depuis plusieurs années, de repli de nos performances à l'export : l'important pour juger nos résultats est bien le nombre d'entreprises prenant le chemin de l'export et non le déficit de la balance commercial.

Nous avons aussi entrepris une action tous azimuts mais avec beaucoup d'humilité, à destination de tous les présidents de régions, pour amener ces collectivités à passer d'une logique dans laquelle elles faisaient cavalier seul à une vraie logique de coopération. La moitié des régions sont déjà avec nous. Un accord avec la Lorraine sera signé à la fin du mois de novembre. Des grandes régions comme la Bretagne ou Rhône-Alpes sont en train d'évoluer sur ces questions. Ubifrance doit être en quelque sorte l'hypermarché, et rien n'interdira de compléter ses courses en passant par des épiceries fines que seront les avant-postes spécialisés établis à l'étranger par les régions en fonction de leurs spécificités.

Concernant les volontaires internationaux en entreprises, nous nous sommes battus pour qu'ils soient partie intégrante du service civique. La conjoncture actuelle est difficile, puisque la demande excède largement l'offre : 80 000 candidats pour 7 000 postes proposées par 2 000 entreprises. Notre problématique est que cet outil réponde correctement aux besoins des PME et nous avons lancé à cette fin un appel aux conseillers du commerce extérieurs français pour que les grandes entreprises réservent toujours quelques mètres carrés pour héberger un jeune travaillant pour une PME française.

Mme Laure de La Raudière a mentionné nos rapports avec l'AFII. Je constate qu'ils se sont beaucoup améliorés.

Pour répondre à la question de M. François Brottes sur le benchmarking, Ubifrance dispose d'un service à Marseille chargé de répondre contre une somme d'argent modeste aux questions que peuvent avoir les entreprises sur la réglementation en vigueur dans les pays dans lesquels elles souhaitent exporter. Si ces services ne disposent pas immédiatement de la réponse dans leurs bases de données, ils peuvent s'appuyer sur les agents que nous employons à l'étranger.

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