Nous ne pourrions que nous féliciter d'une revalorisation du soutien de l'État aux politiques en faveur de la jeunesse et de l'éducation populaire si nous ne regardions d'un peu plus près la réalité des crédits. Car nous sommes en face d'un budget de plus en plus ponctionné par le service civique, qui augmente de 143 millions et représentera donc 45,9 % de vos crédits en 2011, contre 20,7 % en 2010. Or, nous avons déjà souligné les insuffisances du service civique, notamment par rapport aux risques de déscolarisation à seize ans, au non-respect d'un certain nombre de dispositions du code du travail, à la carence de la formation et au montant trop faible de l'indemnité.
Le fonds d'expérimentation subit une baisse de ses crédits de 44 % alors qu'il poursuit des objectifs très ciblés.
Le soutien à la vie associative, à la jeunesse et à l'éducation populaire souffre également de ce projet de budget. On déplore un net recul : de 8,7 % pour les crédits alloués aux conventions partenariales ; de 3,2 % pour le FONJEP ; de près de 3,8 % pour le soutien aux métiers d'animation.
Signalons enfin la quasi-disparition des crédits d'aide aux associations locales. Or l'action en faveur de la jeunesse et de l'éducation populaire ne saurait se concevoir simplement par des appels à projets. Les associations doivent disposer de moyens de fonctionnement suffisants pour développer leurs propres initiatives. Elles ont besoin d'autonomie, ce que n'autorise pas la politique menée actuellement. Il est paradoxal de supprimer des moyens aux associations alors que celles-ci nécessiteraient justement l'octroi de moyens supplémentaires pour accueillir les nouveaux volontaires du service civique.
L'éducation populaire semble faire partie du vocabulaire en voie de disparition dans votre ministère. Nous aspirons pourtant à davantage de citoyenneté dans notre pays, ce qui passe, bien sûr, par l'éducation nationale, mais aussi par la valorisation des projets et des initiatives des associations d'éducation populaire. Dans ce contexte, quel est l'avenir de l'INJEP ? Quels objectifs fixez-vous à cet établissement, qui voit de nouveau baisser ses crédits entre 2009 et 2011 ?
Comment entendez-vous améliorer la citoyenneté des jeunes ? Ces derniers ont envie d'être coauteurs des décisions qui les concernent. Quelles sont vos intentions à ce sujet ?
Enfin, je citerai le Comité national pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d'éducation populaire (CNAJEP) : « à l'heure où les besoins éducatifs, culturels et sociaux se font grandissants », disent les associations qui en sont membres, le Comité émet « une alerte sur les conséquences désastreuses de ce projet de loi de finances pour les associations de jeunesse et d'éducation populaire et pour les activités qu'elles génèrent en direction des populations. »