Je pense à nos concitoyens qui regardent ce débat ou qui en liront le compte rendu, et je résume à leur intention un passage de l'exposé sommaire de l'amendement : le taux des prélèvements pesant sur les revenus du travail est de 17,1 % et celui auquel sont soumis les revenus du capital de 12,1 %. Pourquoi cette différence de cinq points ?
Toute personne constatant cet écart se demandera pourquoi les revenus du travail sont plus ponctionnés que ceux du capital. Votre slogan, en 2007, était : « Travailler plus pour gagner plus ». Aujourd'hui, c'est : « Puisque le travail est plus ponctionné, mieux vaut être rentier et avoir de plus en plus de rentes ! »
Vous dites, monsieur le ministre, que le Gouvernement ne veut pas augmenter les impôts. Mais il augmente les prélèvements ! Nous sommes, quant à nous, pour une réforme générale de la fiscalité en France, car telle qu'elle existe aujourd'hui, elle est totalement injuste. En outre, si le Gouvernement peut se vanter de ne pas augmenter les impôts, c'est qu'il transfère de plus en plus de charges aux collectivités locales, qui sont étranglées car elles ont des dépenses obligatoires et n'ont d'autre solution que d'augmenter les impôts locaux. C'est une réalité, quelle que soit la couleur politique de la collectivité locale. Encore une façon de dire qu'au niveau national, on n'augmente pas les impôts !
J'ai été surprise par votre réaction, monsieur le ministre, lorsque vous avez dit : « Évidemment, le Gouvernement est défavorable à cet amendement. »