Merci, monsieur le président, de permettre ce débat, l'un des plus importants du PLFSS.
Je suis extrêmement étonnée, monsieur Door, quand je vous entends dire que vous soutenez l'objectif de cet amendement – vous l'avez d'ailleurs voté en commission – mais que vous avez par ailleurs été sensible aux propos du ministre.
Cela fait pourtant des années que, PLFSS après PLFSS, nous essayons de prendre des mesures qui permettent de lutter contre le fléau de santé publique que constitue le tabagisme. Or, chaque fois, on nous explique qu'il faut être patient, que le Gouvernement, sensible à la situation, va réfléchir et que les dispositifs nécessaires vont incessamment être mis en place.
Inversons cette fois la chronologie : que le Parlement vote l'amendement, pour montrer qu'il entend freiner la consommation de tabac, pour éviter d'autres familles endeuillées, d'autres jeunes qui se mettent à fumer dès douze ans pour faire comme leurs copains, alors même que leurs parents sont non fumeurs ! Essayons d'en terminer avec cette image du tabac émancipateur, de la cigarette qui donne un statut aux jeunes et leur permet d'exister à un moment de leur vie où, mal dans leur peau, ils cherchent à se donner de l'assurance. Faisons en sorte que l'Assemblée nationale, par-delà les clivages partisans, envoie un signal fort sur lequel rebondisse le Gouvernement.
Les chiffres ont été donnés. Ce sont des dizaines de milliers de morts par an ! Des gamins, cigarette à la bouche à la sortie des lycées, qui seront frappés par le cancer dans quinze ou vingt ans !