Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, je m'exprime également au nom de notre collègue Catherine Lemorton, qui ne pouvait être présente.
Nous nous souvenons tous d'une audition récente au cours de laquelle les quatre ministres venus défendre le PLFSS se sont successivement exprimés avec le même talent qu'aujourd'hui, mais dans un registre totalement différent, pour se féliciter des excellents chiffres qu'ils nous présentaient.
On connaissait déjà les emprunts, c'est-à-dire les dettes, présentés comme des crédits ; nous avons découvert des déficits présentés comme des profits par rapport à ce qu'ils auraient pu être, c'est-à-dire par rapport à des déficits encore plus graves.
En réalité, notre système de sécurité sociale est en péril. Je ne dis pas cela pour insinuer subrepticement l'idée que certains, ici, ont malheureusement à l'esprit, celle de sa privatisation, mais pour appeler à une réforme structurelle, à une redéfinition de la santé qui en fasse une santé durable et pour tous.
Au lieu de cela, nous voilà engagés dans une sorte d'exercice imposé, très éloigné de ce que vivent les Français, dont l'expérience nous enseigne au contraire que nous avons beaucoup à faire pour garantir l'égalité d'accès à la santé.
La prévention est devenue la condition sine qua non de la pérennité de notre régime d'assurance sociale.
Nous savons qu'une grande majorité d'affections, d'accidents, de drames sont évitables. Nous pourrions diviser notre facture par deux si nous investissions, y compris par la manière forte, dans la prévention et le dépistage. Or ce matin en commission, lors de l'examen du budget de la mission « santé », nous avons constaté que ces crédits diminuaient.
Il y a également beaucoup à faire en matière d'accès aux soins alors que plusieurs études récentes viennent confirmer qu'un grand nombre de Français renoncent aux soins ou reportent le moment d'en bénéficier. Selon un sondage réalisé par l'institut Viavoice pour le Collectif interassociatif sur la santé, 26 % des personnes interrogées déclarent avoir déjà renoncé à des soins, avec parmi elles une surreprésentation de personnes dont les revenus sont inférieurs à 1 500 euros par mois…