Les centres hospitalo-universitaires ont pourtant un rôle irremplaçable, non seulement en matière de qualité et de continuité des soins, mais aussi en matière d'enseignement, car ce sont eux qui forment les jeunes soignants, des médecins et des chirurgiens aux infirmiers, en passant par les kinésithérapeutes ou les diététiciens, qui sont au coeur des progrès médicaux, de la recherche et du rayonnement de la France à l'échelle internationale.
Alors que vos discours prétendent défendre l'accès aux soins de qualité pour tous, qui faisait jusqu'ici l'originalité et la fierté de notre pays, grâce à son système de protection sociale solidaire, au maillage de ses nombreux hôpitaux publics, tous vos gestes font le contraire.
Le dernier en date est cette disposition présentée à l'article 40 du PLFSS, instaurant des « maisons de naissance » pour, paraît-il, « démédicaliser » la grossesse et l'accouchement, qui « ne sont pas des maladies », comme vous dites. C'est vrai, ce ne sont pas des maladies, ce sont même des moments heureux dans l'immense majorité des cas, à condition que tout se passe bien : sinon, ce sont des drames. Si un suivi rigoureux permet de détecter les grossesses à risque, il ne permet pas de dire à l'avance si l'accouchement sera normal. Personne ne peut prévoir une souffrance foetale grave nécessitant l'intubation immédiate du nouveau-né, encore moins une hémorragie de la délivrance exigeant transfusion sanguine massive et geste chirurgical immédiat, car, dans ces circonstances, le pronostic vital se joue en quelques minutes.
Pour nous rassurer, on nous explique que ces « maisons de naissance » démédicalisées seront adossées à des hôpitaux hautement équipés. Pourquoi ne pas proposer l'expérimentation de nouvelles pratiques souhaitées légitimement par les mères et les couples au sein même de l'environnement sécurisé des maternités ?