De même, il est exact que la sécurité sociale assure une prise en charge à hauteur de 77 % du risque maladie. Toutefois, si nous prenons en considération la globalité des dépenses liées à la maladie, non pour les affections de longue durée mais pour les soins courants, qui concernent 80 % ou 85 % des Français, jour après jour, qu'il s'agisse d'une fracture, d'une angine, d'une grippe ou d'une maladie plus significative sans être classée ALD, nous nous apercevons que la prise en charge est de moins de 55 % ; certains analystes estiment même qu'elle frôle les 50 %.
Ainsi, notre système est en train de se dédoubler, avec une prise en charge qui reste excellente pour le gros risque, mais avec une diminution pour les petits risques et les soins courants. Au cours de ces quatre dernières années, la prise en charge de la sécurité sociale a diminué de deux points alors que les transferts vers les complémentaires ont augmenté dans la même proportion, ce qui est d'autant plus significatif que vous accroissez le coût des complémentaires de santé.
Votre politique, en effet, augmente la fiscalité sans le reconnaître. Les socialistes sont prêts à débattre de la question fiscale. Nous ne sommes pas, contrairement à ce que vous affirmez, des apôtres de l'impôt pour l'impôt ; nous ne pensons pas qu'il est forcément une bonne chose ; il faut qu'il soit juste, bien réparti et bien utilisé. Néanmoins ce qui est une exigence démocratique absolue, c'est que les augmentations d'impôt ne soient pas passées sous silence. Il faut que nos concitoyens sachent la vérité sur la manière dont vous traitez les politiques sociales.
Or vous développez un discours d'affichage qui, rappelant certaines promesses du candidat Nicolas Sarkozy, prétend ne pas remettre en cause le dogme posé en 2007, c'est-à-dire ne pas augmenter les prélèvements obligatoires. Cependant vous augmentez en même temps tout ce qui peut l'être sans entrer dans la catégorie des prélèvements obligatoires, franchises médicales en tête.