Il est plus qu'injuste, monsieur le ministre, de refuser à tous ceux qui sont usés par des métiers pénibles de partir plus tôt en retraite. Il est injuste d'imposer aux salariés précaires, aux femmes qui ont eu des carrières hachées, d'attendre soixante-sept ans pour percevoir une petite retraite sans décote.
Cela étant, nous le disons fortement, pour les socialistes, la fin du débat parlementaire ne marquera pas la fin du débat politique. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur quelques bancs du groupe GDR.) En effet nous n'acceptons pas qu'à cause de vous, les Français renoncent à l'espoir d'une réforme juste, durable et financée. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Monsieur le ministre, au cours de ces derniers mois, vous nous avez beaucoup parlé de courage, mais vous avez choisi la facilité, celle de faire payer les faibles et de vous attaquer aux plus modestes.
« Le courage, disait Jean Jaurès, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel ». C'est parce que vous avez renoncé à l'idéal social de la France, parce que vous avez dramatiquement ignoré la réalité de notre pays, que les socialistes voteront contre votre réforme des retraites. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur plusieurs bancs du groupe GDR.)