Dans un système par répartition, la retraite c'est d'abord une question d'âge et d'espérance de vie. Nous vivons plus longtemps ; il n'y a donc rien d'anormal à ce que nous travaillions plus longtemps.
D'ailleurs, tous les autres pays européens ont adopté les mêmes mesures : l'Allemagne, l'Italie, la Suède, l'Espagne, l'Angleterre, ont relevé l'âge de départ à la retraite, il y a parfois plus de dix ans de cela, mais l'opposition française continue de faire comme si d'autres alternatives existaient.
J'ai été scandalisé tout à l'heure en entendant Mme Touraine parler d'escroquerie ; nous avons simplement tenu un langage de vérité. Oui, nous demandons un effort aux Français pour continuer à financer les retraites des quinze millions de retraités que compte notre pays, et qui seront dix-huit millions en 2020.
Mes chers collègues, cette réforme est juste, car nous avons pris en compte la pénibilité comme jamais elle ne l'a été dans aucun autre pays. Nous avons également étendu le dispositif des carrières longues. Mme Touraine se déclarait scandalisée du fait qu'une personne qui a commencé à travailler à quatorze ans soit obligée de travailler quarante-quatre ans. Dans les années quatre-vingt, une personne qui avait commencé à travailler à quatorze ans travaillait quarante-six ans.