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Intervention de Yves Cochet

Réunion du 26 octobre 2010 à 15h00
Réforme des retraites — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Cochet :

Nous vous avons dit refuser de nous en remettre à la seule croissance pour redonner à nos régimes de retraite l'oxygène financier qui leur fait défaut. Vous avez persisté dans cette voie sans issue qui consiste à espérer le retour d'une croissance durable et forte, celle-là même que vous étiez censé aller chercher, selon les mots du Président de la République en 2007, « avec les dents », et qui n'est qu'une illusion.

Nous avions plaidé pour l'instauration de contrats spécifiques, destinés à faciliter l'intégration, sur les postes disponibles dans les trois fonctions publiques, des salariés de plus de cinquante ans qui ne trouvent pas leur place sur le marché du travail au prétexte qu'ils seraient un peu moins compétitifs ou un peu moins productifs, alors même qu'ils sont riches de compétences et d'expériences. Vous avez refusé.

La majorité s'apprête à voter un texte qui ne règle rien ; vous le reconnaissez vous-mêmes en renvoyant à la date de 2013.

La majorité s'apprête à voter un texte qui divise profondément les Français et qui rencontre une opposition massive et déterminée d'une majorité de nos concitoyens. Vous le constatez chaque semaine dans la rue et, j'en suis sûr, dans vos circonscriptions.

La majorité s'apprête à voter un texte qui n'a rien retenu, ou presque, des suggestions, des propositions d'amendements, des réflexions des uns et des autres, pas plus d'ailleurs, que ceux venant de l'aile dite sociale de cette majorité qui, quand elle ose s'exprimer, ne compte pour rien.

Bref, nous nous apprêtons à voter un texte au final inutile, dangereux pour notre pays et son image, et qui constitue une véritable bombe à retardement parce qu'il rendra encore plus difficile toute négociation future.

Dans un contexte identique, il y a quelques années, un Premier ministre et un Président de la République avaient eu la lucidité, voire le courage, de promulguer mais de ne pas appliquer un texte voté par le Parlement qui mettait en danger le pacte républicain et la paix sociale.

Monsieur le ministre, une partie de la jeunesse est dans la rue. Des pans entiers de notre système économique doivent faire face aux conséquences de la mobilisation légitime, et de plus en plus résolue, de salariés exaspérés par le mépris dont ils sont l'objet et par les injustices que votre projet leur promet. Vous confondez courage et aveuglement, mais il est encore temps de vous ressaisir : il suffit de retirer ce texte et de commencer, enfin, à écrire ensemble la réforme des retraites que nos concitoyens, au-delà des slogans hostiles qu'ils vous adressent aujourd'hui, sont prêts à accompagner, pour peu que l'esprit de justice soit au rendez-vous. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)

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