…dont vous admettez qu'elle ne règle rien, qui n'est ni pérenne ni efficace. Vous l'avez vous-même reconnu puisque vous affirmez qu'il faudra tout reprendre dès 2013. Quel aveu que de dire qu'en réalité, tout ce que vous avez présenté comme l'aboutissement d'un processus inévitable, comme une réforme d'ampleur, est en réalité un fiasco. Contrairement à ce que soutenait le Président de la République, les Français savent bien, eux, qu'ils ne peuvent pas dormir sur leurs deux oreilles. Ils savent que leurs retraites ne sont pas assurées.
Rarement loi aura été votée dans d'aussi piètres conditions : quelle faillite ! Ce qui devait être la consécration d'une audace réformatrice s'est mué en naufrage démocratique. Vous avez d'ores et déjà perdu la bataille de l'opinion et c'est par millions que les Français sont descendus dans la rue pour dire qu'ils n'admettaient pas le reniement de l'engagement électoral de Nicolas Sarkozy de ne pas revenir sur le maintien de l'âge légal de départ à la retraite à soixante ans.
Vous les avez méprisés, comme vous avez méprisé les organisations syndicales et les partis d'opposition. Vous avez refusé de négocier avec les syndicats, vous avez jugé superflu de dialoguer avec la gauche, notamment avec le Parti socialiste. Vous avez opposé aux manifestants le froid mépris de ceux qui se croient tout permis. Aujourd'hui, à quelques heures d'une septième journée de mobilisation, vous vous montrez encore et toujours sourds et aveugles aux mouvements de protestations qui traversent le pays.
Vous refusez d'entendre les Français et vous leur dites que c'est à l'Assemblée et au Sénat que les choses se passent. Mais qu'y avez-vous fait ?